Nous sommes tous différents et uniques. Mais sommes-nous tous intelligents?

Lorsqu’on est parent, on est convaincu en regardant sa Petite Pousse qu’il est plein de talents et qu’il accomplira de grandes choses dans la vie …

Howard Gardner, psychologue et professeur a avancé, en 1983, sa théorie des intelligences multiples après avoir étudié des profils de personnes très variées (dont des autistes).

Il en ressort que la majorité des intelligences existent en chacun de nous. Selon lui, nous devrions expérimenter l’ensemble de nos intelligences pour mieux nous connaître et développer nos talents …

Il est important de garder à l’esprit que nous ne sommes pas tous  « des génies » (et heureusement) mais nous sommes géniaux dans certain(s) domaine(s) et nous avons un rôle, notre rôle positif à tenir dans la société et dans les rapports avec les autres.

C’est également l’essence de la philosophie de Maria Montessori.

Avec les récentes découvertes en neurosciences, on sait que l’enfance est primordial pour développer son potentiel. Il traverse plusieurs phases importantes, notamment la période du mouvement, du langage et du rapport aux autres. 

En bas âge, l’enfant doit créer un attachement sécurisé (souvent avec sa mère, ses parents ou une autre figure d’attachement…) mais aussi apprendre à s’en séparer.

Il ancre de manière inconsciente et absorbante (pour reprendre le terme de Maria Montessori) son environnement et si un ou plusieurs éducateurs bienveillants lui montrent le chemin, il a toutes les clés pour exercer ses multiples intelligences et révéler tout son potentiel.

Rassurez-vous, même en commençant après 6 ans, on a la possibilité de changer et d’évoluer pour se (re)découvrir à tout âge !

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Comment identifier le bouquet d’intelligences multiples d’un enfant ?

« Tout le monde est un génie. Mais si vous jugez un poisson sur sa capacité à grimper dans un arbre, il passera sa vie entière à croire qu’il est stupide » – Albert Einstein

En observant votre Petite Pousse, entraînez-vous à voir des caractéristiques et non plus des qualités ou des défauts. Peu importe sa personnalité, ils portent tous en eux un élan de vie.

Ils se dirigent naturellement vers ce qui les intéressent le plus. Ils expérimentent ce qui leur plaît.

Les vacances sont un moment privilégié pour prendre ce temps. Sans chercher à « diriger », il s’agit de vivre ensemble en permettant aux enfants de faire leur part.

Ils seront ravis et apprendront en faisant avec vous : cuisine, jardinage, ménage, promenades, découverte de la nature et des interactions sociales.

Des choses simples, en fait, et dans tous les lieux de vie : s’arrêter quand l’enfant manifeste un intérêt (même si c’est pour contempler un échafaudage ou un camion dans la rue), tout ce qui se passe autour et qui suscite sa curiosité.

Restez attentif et ne ratez pas l’occasion de comprendre ce qui interpelle votre Petite Pousse : il vous posera certainement des questions, (un tas de questions !) s’il est en capacité de parler ou alors il peut s’agiter, taper des mains, pointer du doigt ce qui l’intéresse.

Notre rôle d’éducateur est d’accompagner cet élan en verbalisant, en proposant un environnement sécurisé, adapté, tant sur le plan physique, qu’émotionnel et surtout d’être à l’écoute et authentique dans les relations.

OBSERVEZ et laissez-vous guider par l’enfant

Evidemment on ne connaît pas forcément toutes les réponses et il est bon de ne pas tout commenter (d’autant qu’ils ont un naturel qui peut souvent nous embarrasser …)

Une astuce que j’utilise souvent : si la question vous gêne ou que vous ne connaissez pas la réponse, demandez à votre enfant ce qu’il en pense … l’air de rien, ils ont souvent leur explication et cela vous permettra de comprendre sa vision, son raisonnement.

Vous pourrez ensuite, à votre convenance, acquiescer, rétablir « une vérité » ou en discuter !

Alors vous (re)découvrirez ce qui passionne votre enfant et vous verrez pondre son bouquet d’intelligences !

Cette activité ne demande aucune préparation et c’est souvent tout ce dont nos Petites Pousses ont besoin…

Par exemple :

• Ma fille de 12 ans a une aisance corporelle et un sens créatif et artistique qui lui permettent, ces derniers temps, d’inventer une chorégraphie et d’imaginer les costumes, les décors pour mettre tout cela en valeur (déjà petite, elle dansait toujours et faisait preuve d’une imagination débordante).
• Mon autre fille de 9 ans, adore observer et s’occuper des animaux (elle a montré très rapidement un réel interêt à « patouiller » dans la terre et à observer les vers, escargots et autres petites bêtes qu’elle croisait dans ses explorations).
• Quant à mon fils de 3 ans, depuis sa naissance, il a un sens rythmique impressionnant ! il est très attiré par la musique sous toutes ses formes (comptines, instruments) tout devient percussion entre ses mains…

Evidemment, ils ont bien d’autres centres d’intérêts, cependant, les caractéristiques que je viens de vous donner, montrent à quel point, ils sont différents.

Chacun développe des compétences fortes et affirme sa personnalité. et c’est pareil pour nous tous …(Bref, ils sont géniaux chacun à leur manière et je suis très objective, si, si ! Même si ce sont mes enfants!)

Tout le monde possède un bouquet d’intelligences et certaines « fleurs » sont plus représentées que d’autres …

Nous en revenons donc à cette théorie des INTELLIGENCES MULTIPLES développée par Howard GARDNER, psychologue cognitiviste à la faculté de médecine de Boston et chercheur en développement des capacités cognitives de l’être humain.

En 1983, il définit l’intelligence comme « une capacité à résoudre des problèmes ou à produire des biens, de différentes natures et au sens large, ayant une valeur dans un contexte culturel ou collectif précis » (Frames of mind, H.Garner).

Pour résumer, Il est donc en rupture avec la théorie traditionnelle quantifiable de l’intelligence, le QI et prône, non pas, UNE intelligence mais un bouquet d’intelligences (il en décrivit 8, et d’autres chercheurs après lui en ajoutèrent une neuvième). Voici une petite vidéo réalisée par Albain pour vous les présenter :

Ainsi chaque humain dispose à sa naissance d’un groupe d’intelligences, dont chacune se développera selon un rythme qui lui est propre.

Cette multiplicité des intelligences est, dans notre cerveau, une réalité approuvée par l’imagerie cérébrale.

Si l’apparition de certaines intelligences est manifeste dès le jeune âge, soulignons que, d’une manière générale, les différentes intelligences ne se développent pas toutes au même niveau.

Howard Gardner note que certains types d’intelligence semblent plus répandus dans certaines cultures. Il met cela sur le fait que l’environnement social dans lequel vivent les individus reconnaisse plus ou moins de valeur à chaque capacité.

Les personnes auraient donc une tendance à plus développer les capacités qui auraient une bonne réputation dans leur milieu. On observe, le plus souvent, qu’une ou deux intelligence(s) domine(nt).

Certains développent une intelligence forte de façon exceptionnelle, on devrait d’ailleurs parler de sensibilité, de capacité, de don ?! Une intelligence forte très sollicitée, dans un environnement très favorable, peut devenir exceptionnelle :

Alors, qui est le plus intelligent ?

Einstein ? Mozart ? Shakespeare ? Zidane ? Marie Curie ? Mohammed Ali ? Marie-Claude Pietragalla ? Arthur Rimbaud ? Pablo Picasso ? Mère Térésa ? …

Pour comparer, encore aurait-il fallu demander à Zidane de nous composer une belle symphonie… ou à Mozart de jouer au football 😀

Et on peut imaginer que l’intelligence musicale de Mozart n’aurait peut-être pas atteint un tel niveau si son père n’avait pas été lui-même musicien, s’il n’avait pas baigné dans la musique.

La question n’est donc plus de savoir si l’on est intelligent ou non, mais QUELS TYPES d’intelligences possède-t-on ?

Indépendamment des grandes tendances liées aux différentes cultures, chaque individu a un profil d’intelligence spécifique. Ce profil, comme nous l’avons vu n’est pas fixe et va évoluer au fil du temps et des expériences.

Howard Gardner a dès le début mis en garde contre le fait de vouloir définir le profil d’intelligence de chacun. Ayant combattu les principes du test de QI, il déconseille de vouloir catégoriser les personnes. Des tests ont cependant vu le jour assez rapidement.

Longtemps Howard Gardner a réfuté leur efficacité et a plutôt prôné l’observation pour déterminer quelles seraient les intelligences dominantes d’un individu.

Croire en l’enfant est important, l’aider à croire en lui est essentiel

Ainsi, plus d’un demi-siècle avant Gardner, Maria Montessori partage la même vision du potentiel humain et développe une approche pédagogique de nature scientifique fondée sur l’observation des enfants.

Elle réalise alors que chaque enfant développe un grand nombre de capacités et qu’un environnement adapté peut aider à les développer.

Alors qu’elle ne bénéficiait pas des travaux de Gardner, elle a fait cependant un travail remarquable en développant son fameux matériel, qui permet en réalité de mobiliser toutes les formes d’intelligences.

En observant les enfants, en développant sa méthode scientifique et en créant son matériel pédagogique, Maria Montessori semble avoir intuitivement touché du « regard » les formes d’intelligence identifiées par Gardner dont l’environnement adapté va permettre la mobilisation et le développement.

Les activités pédagogiques qu’elle a développé pour les enfants mobilisent en effet les opérations clés des formes d’intelligences décrites par Gardner.

En passant rapidement en revue les « essentiels » du matériel Montessori, on s’aperçoit que chacun permet au moins de mobiliser une forme d’intelligence.

Chaque enfant est donc en mesure d’approcher l’activité selon la forme d’intelligence qui lui est la plus naturelle tout en développant progressivement celles qui le lui sont le moins.

Ainsi une activité mathématique peut mobiliser à la fois les facultés spatiales, linguistiques, kinesthésiques, interpersonnelles, naturalistes et logico-mathématiques.

Autre exemple :

Les exercices de la vie pratique sollicitent les modes opératoires kinesthésiques. 

Le matériel de la vie sensorielle quant à lui peut impliquer certaines capacités de l’intelligence kinesthésique, spatiale, linguistique, logico-mathématiques et intrapersonnelle.

L’atelier de botanique permet de mobiliser l’intelligences naturaliste, scientifique, linguistique, spatiale, logico-mathématique, intrapersonnelle voire aussi interpersonnelle et extrapersonnelle.

Maria Montessori et Howard Gardner ont chacun à leur manière défriché le champ du développement des potentiels humain.

Leur vision commune et leurs travaux complémentaires permettent aujourd’hui de mettre en oeuvre de nouvelles pratiques pédagogiques qui respectent la diversité humaine et favorisent le plein essor de son développement.

Ce que j’apprécie le plus dans cette approche de l’intelligence, c’est tout d’abord son côté respectueux de chacun et sa focalisation sur le potentiel et l’avenir.

Chacun a des atouts et tout le monde peut s’améliorer en travaillant sur ses capacités.

Cette approche permet de dépasser en douceur l’opposition entre la volonté à tout prix de faire apprendre des choses aux enfants et celui de se dire par exemple, que si un enfant est bon en musique, cela ne sert à rien de lui faire travailler ses maths.

Au contraire, on peut entretenir ses intelligences fortes tout en développant les fleurs les moins représentées de notre bouquet.

Chacun peut développer ses capacités dans différents domaines, seuls les chemins sont différents.

Par exemple, moi, mes intelligences verbale/visuelle et musicale sont très fortes.

Cela veut donc dire que j’apprends mieux lorsque je fais des schémas, (cartes mentales) que j’écris et que je relis (en chantant). D’autres apprennent mieux en bougeant … mais peu importe ce que l’on apprend !

Pour les enfants, c’est d’autant plus flagrant ! voici comment je peux aider mes trois enfants qui doivent apprendre leurs tables de multiplication (prenons 3×3):

• Pour ma fille dont l’intelligence corporelle/kinesthésique est très forte, lui proposer de représenter corporellement en dansant les tables (3 pris 3 fois, pourrait donc être représenté par le fait de taper dans les mains : trois fois à gauche, trois fois au milieu, trois fois à droite).
• Pour ma seconde fille dont l’intelligence naturaliste est dominante, lui demander de répartir 3 biscuits du chien pour lui donner à 3 moments de la journée.
• Pour mon fils (pas tout de suite mais plus tard) dont l’intelligence musicale/rythmique est développé, chanter la comptine des tables ou réaliser un rap ou une cup song !

Au final, ils arriveront tous les trois au même résultat : ils sauront leur table de multiplication. Mais chacun aura pris un chemin différent, le chemin qui correspond à son type d’intelligence prédominant.

Tout cela ne nous rend donc pas plus ou moins intelligent, cela change « juste » la façon que l’on va avoir d’apprendre. 

Connaître et comprendre le fonctionnement des intelligences multiples permet donc au parent comme au professionnel de l’éducation d’individualiser ses pratiques pour que CHAQUE enfant puisse développer ses potentiels, et trouver le plaisir d’apprendre.

Pour qu’un talent se développe, il est nécessaire d’avoir l’occasion de l’exercer et de proposer des activités faisant appel à des intelligences différentes, pour qu’ils trouvent celle qui est ou qui deviendra leur intelligence forte.

S’appuyer ensuite sur cette intelligence forte pour en développer d’autres (malheureusement, notre système scolaire ne reconnaît que l’intelligence verbale / linguistique et l’intelligence logique / mathématique … Le principe de calcul du fameux QI y reste très ancré.)

Or, Les enfants ayant l’occasion de découvrir et d’approfondir des concepts par des activités qui leur sont plus naturelles, parviennent plus vite à des résultats !

Ce qui leur démontre qu’ils sont capables de réussir quelque chose et les encourage à tenter d’appréhender ces concepts par le biais d’autres activités, et donc de travailler d’autres formes d’intelligences.

Ils montrent aussi une plus grande confiance en eux, une plus forte motivation et une participation plus active …

Comment utiliser les intelligences multiples pour apprendre ?

Howard Gardner disait « Rien ne peut rendre un enfant plus heureux et plus confiant en lui-même que de nous enseigner quelque chose et d’apprendre ensemble« 

Maria Montessori affirmait que « l’enfant est un maître » et que c’est à « l’adulte de s’élever à sa hauteur » et non l’inverse…

Pour résumer, H. Gardner ainsi que M. Montessori se rejoignent sur la manière la plus efficace de faire émerger les intelligences d’un enfant en :

• Prenant du recul
• Laissant les enfants nous montrer ce qui les intéresse et les motive
• Proposant un environnement aussi riche et stimulant que possible
• Ecoutant leurs questions (que veulent-ils savoir ? Qu’est-ce qui les passionne ?)
• Ne cherchant pas à influencer ou détourner les inclinaisons et laisser les enfants disposer librement

A chaque intelligence correspond un système symbolique spécifique : langage, geste, notes de musique, taxonomie (classification) alors évitons de n’utiliser que la parole si nous voulons comprendre et être compris.

Grâce aux avancées en neurosciences, nous savons désormais que le cerveau humain se structure avec son environnement.

Le cerveau est modelable tout au long de la vie, on parle de « PLASTICITE CEREBRALE ».

Chaque intelligence correspond à une zone d’activité bien localisée dans notre cerveau, d’où l’importance également de  » la gymnastique des neurones  »  (mouvements croisés ou brain-gym qui stimulent les deux hémisphères cérébraux)

Quelques ingrédients essentiels pour un bon apprentissage :

• Un environnement d’apprentissage favorable (physique, mental, émotionnel, social. Il prend part pour au moins 50 % dans la réussite)
• Le plaisir d’apprendre « Corps et Esprit détendus », une détente corporelle et une concentration d’esprit
• Une meilleure connaissance du cerveau et de son fonctionnement
• Être reconnu dans ses intelligences dominantes
• La coopération et non la compétition
• La valorisationet l’encouragement

L’ETAYAGE DE L’ADULTE, ou la façon dont les adultes organisent le monde pour l’enfant dans le but d’assurer l’apprentissage des concepts, est donc essentiel pour offrir un environnement de qualité et de relations sociales bienveillantes.

Apprendre avec plaisir et motivation repose sur 4 piliers 

L’ATTENTION, amenée par des outils pédagogiques attrayants

L’ENGAGEMENT ACTIF déclenchée par une activité qui plaît à l’enfant, qui y voit un intérêt personnel et non une contrainte imposée par l’adulte,

LE RETOUR D’INFORMATION IMMEDIAT par des outils pédagogiques auto-correctif  (plus le retour est proche de l’erreur dans le temps, plus l’action corrective sera efficace et intégrée de manière pérenne)

LA CONSOLIDATION par l’automatisation des connaissances est le fait de passer d’un traitement conscient, avec effort à un traitement automatisé, inconscient favorisé par la répétition.

Concrètement que peut-on mettre en place ?

• Trouver des ateliers ou des cours qui répondent aux passions des enfants
• Recommencer nous-mêmes à apprendre pour accompagner les découvertes et répondre à la soif de savoir de nos enfants
• Demander à l’enfant de nous montrer et de nous expliquer quelque chose que lui-même comprend bien mais pas nous
• Collaborer avec quelqu’un qui puisse nous aider quand on a besoin de creuser un sujet 

Le défi de l’éducation d’aujourd’hui est de passer de l’individualisation à la pluralisation, pour que chaque enfant puisse se dire “Je suis intelligent et de plusieurs manières !” et les outils proposés par Albain et Petit Pousse peuvent sûrement contribuer à cela … J’en suis personnellement convaincue.

Si c’est un sujet qui vous passionne, (comme moi) et que vous cherchez des solutions pour aider vos enfants à développer leurs potentiels, qu’ils rencontrent ou non des difficultés scolaires, je souhaiterais prochainement proposer des articles avec des pistes pour chaque type d’intelligence en utilisant des supports pédagogiques ludiques et/ou issues de l’approche Montessori.

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