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Comment bien communiquer et parler avec son ado (sans crier)

par | Juil 31, 2018 | Adolescence, Tous les articles

Elever un ado est un grand challenge : même avec les meilleures intentions du monde, nous en venons parfois à crier, s’énerver, pleurer … Qu’avons-nous fait pour mériter ça ? Je veux juste qu’il m’écoute et me parle !

Oui, ce n’est pas facile. Mais nous avons tendance à oublier que l’éducation que nous donnons est souvent accompagnée de nos peurs (fondées ou imaginaires), nos croyances et nos doutes quant à l’avenir de notre ado.

Si nous ne faisons pas attention à nos attitudes ainsi qu’à notre communication, nous pourrons créer des conflits sous prétexte de protection et de responsabilité à l’égard de notre adolescent.

Dans cet article, nous allons voir comment nous pouvons acquérir une attitude positive et une communication bienveillante à l’égard de son ado grâce à la Communication Non-Violente (CNV) « créée » par Marshall B.Rosenberg.

Parler et bien communiquer avec son ado

1. Qu’est ce que la Communication Non-Violente ou CNV ?

La CNV est une manière de communiquer mise au point par Marshall B. Rosenberg. D’après lui la CNV repose sur un langage qui renforce notre aptitude à conserver nos qualités telles que l’empathie, l’authenticité et la responsabilité même dans les situations éprouvantes.

La CNV nous engage à reconsidérer la façon dont nous nous exprimons et dont nous entendons l’autre.

Le terme « non-violente » est une référence au mouvement de Gandhi et signifie ici, le fait de communiquer avec l’autre sans lui nuire.

2. Les principes de la CNV

Nous n’avons pas toujours conscience que notre manière de nous exprimer peut être violente par rapport à la perception que peut en avoir les adolescents.

La CNV nous engage à reconsidérer la façon dont nous nous exprimons et dont nous entendons l’autre.

Ce que nous disons et comment nous le disons ne sont plus des réflexes ou des habitudes de langage, mais se transforment en réponses réfléchies grâce à une prise de conscience de NOS PERCEPTIONS, de NOS EMOTIONS et de NOS DESIRS.

Résultat, nous-mêmes et nos ados n’agissons non plus par crainte de réprimandes ou dans l’attente d’une récompense, mais à partir de l’intention de comprendre et de satisfaire les besoins de chacun.

La CNV nous aide à aiguiser notre sens de l’observation ainsi qu’à identifier les comportements et les situations qui nous touchent. Nous apprenons aussi à définir et à formuler clairement ce que nous souhaitons dans une situation donnée.

Même si cette démarche paraît simple, elle est aussi un puissant outil d’épanouissement.

La CNV nous aide à voir nos relations d’un autre œil dans le but d’entendre et de ressentir nos besoins profonds ainsi que ceux de nos ados.

Ce qui est bien avec la CNV, c’est qu’elle peut être utilisée avec des personnes étrangères, indifférentes ou même réfractaires à ce type de communication. Donc même si l’ado ne la pratique pas, vous pouvez en tant que parents avoir un impact positif sur les discussions que vous avez avec lui.

La méthode de la CNV est basée sur quatre composantes :

1 – L’Observation
2 – Les Sentiments
3 – Les Besoins
4 – Les Demandes

Nous allons développer ensemble ces quatre composantes puis, nous verrons des exemples de situations concrètes où nous pouvons les mettre en pratique.

Observer sans juger/évaluer (1ère composante)

Le premier élément de la CNV est l’Observation sans jugement ou évaluation d’une situation. Nous allons observer ce que nous voyons ou écoutons sans porter de jugement personnel.

Exemple : Pierre rentre dans la chambre de sa fille Julie et voit que ses vêtements trainent sur le sol. Si Pierre commence par se dire : « Qu’est ce qu’elle peut être désordonnée !!! », à ce moment-là il porte un jugement sur la personne.

Par contre, s’il se dit : « C’est la troisième fois de la semaine qu’elle laisse ses vêtements sur le sol », à ce moment-là, il ne juge pas mais c’est de la simple observation comme si Pierre était une caméra vidéo filmant sans interprétation.

Alors pourquoi seulement Observer ?

Parce que l’effet d’une étiquette négative telle que « désordonné(e) », « idiot(e) » ou bien « paresseux(se) » limite notre perception de l’adolescent dans sa totalité en plus d’être un jugement subjectif.

Il faut aussi prendre garde à l’utilisation des adverbes tels que « toujours » « jamais » « tout le temps », « chaque fois » etc. qui peuvent être utilisés avec une nuance d’exagération. Dans ce cas là, l’évaluation nuit à l’Observation.

Quelques exemples :

JUGEMENTS / EVALUATIONS OBSERVATIONS

« Tu écris très mal » VS « Je n’arrive pas à déchiffrer ton écriture »
« Tu es nul en math » VS « Sur 10 contrôles tu n’as pas eu la moyenne une seule fois »
« Tu traînes toujours dans tes devoirs » VS « Tu commences à réviser qu’à la veille de tes contrôles »
« Tu ne fais jamais ce que je te demande » VS « Les trois dernières fois où je t’ai demandé de ranger tes affaires, tu as reporté à plus tard sans le faire »
« Tu es tête en l’air » VS « Quand tu as sport, tu ne prends pas tes baskets »

Cette première composante de la CNV, amène à bien distinguer OBSERVATION et EVALUATION / JUGEMENT. Quand nous mélangeons les deux, la personne en face de nous risque de se sentir critiquée et résister à ce que nous disons. La CNV remplace les généralisations par une observation conceptualisée.

Identifier et exprimer ses sentiments (2ème composante)

La première composante de la CNV consiste donc à OBSERVER sans juger, et la deuxième, à exprimer
ce que l’on ressent. La plupart d’entre nous, ne maîtrisons pas les compétences d’identification et d’expression de nos
sentiments et émotions.

Parfois, par crainte de perdre notre autorité, nous utilisons des émotions « parasites » qui cachent celles réellement ressenties.

De ce fait, nous arrivons de moins en moins à savoir comment nous nous sentons, ce qui peut engendrer une incompréhension envers nous-même et envers nos enfants.

Exprimer notre vulnérabilité peut aider à résoudre des conflits.

Nous avons à notre disposition bien plus de mots pour qualifier quelq’un que pour décrire nos propres émotions. Nous avons tout à gagner en enrichissant notre vocabulaire affectif dans nos relations.

Faire une distinction entre sentiment et pensée est très important. Une confusion fréquente est due à l’emploi du verbe « sentir » dans les phrases où nous exprimons nos pensées. Or « sentir » permet d’exprimer un sentiment.

Dans la phrase : « Je sens que tu me caches quelque chose », il serait plus approprié de remplacer le verbe « sentir » par le verbe « penser » : « Je pense que tu me caches quelque chose ».

Parfois, « avoir le sentiment de », « sentir que », sont plus souvent suivis de pensées ou d’opinions que de sentiments.

Remplacez le verbe « sentir » par le verbe « penser », dans les phrases suivantes et voyez si vous identifiez un changement de perception :

« J’ai le sentiment que tu aurais dû te comporter autrement »
« Je sens que ça ne sert à rien »
« Je sens que nous n’allons pas nous entendre »
« J’ai le sentiment d’être un raté »
« J’ai le sentiment de vivre avec un mur »
« J’ai le sentiment qu’il me dit des mensonges »

Il est très important de faire une distinction entre les adjectifs qui traduisent nos sentiments et ceux qui expriment une interprétation des actes ou des pensées de la personne.

Exemple :

« Je me sens incomprise par mon fils »

Cela renvoie à la capacité de compréhension de l’enfant et non à un sentiment réel. Il serait plus
juste de dire : « Je suis inquiet(e) ou contrarié(e) ».

Assumer la RESPONSABILITE de ses sentiments (3ème composante)

La troisième composante de la CNV consiste à identifier l’origine de nos sentiments.

Si nous partons du postulat que les actes d’autrui peuvent être le facteur déclenchant, mais jamais la cause de nos sentiments, alors nous avons ici la clef qui nous permettra de prendre la responsabilité de ce que nous ressentons et ainsi ne plus reprocher à autrui notre mal être.

Lorsque quelqu’un nous adresse un message négatif, exprimé ou non, nous pouvons l’accueillir de quatre manières :

1) Nous sentir fautif  en entendant un reproche ou une critique

« Tu es très égoïste »

Si nous choisissons d’accepter ce reproche, il y a des risques que nous nous rabaissions dans notre propre estime ce qui engendrerait alors un sentiment de culpabilité, de honte voir même de dépression.

2) Rejeter la faute sur l’autre

Si nous recevons un reproche comme ci-dessus, nous aurons tendance à le retourner à notre interlocuteur ce qui aurait pour effet de ressentir de la colère.

« Tu te moques de moi ! Je suis toujours à l’écoute de tes besoins ! C’est toi l’égoïste !! »

3) Porter notre attention sur nos sentiments et nos besoins

En faisant cela, nous prenons conscience que ce que nous ressentons provient d’un besoin non comblé.

« Lorsque je t’entends dire que je suis égoïste, je me sens blessé, parce que j’ai besoin que les efforts que je fais pour prendre en compte tes préférences soient reconnues »

Ici, c’est le besoin de reconnaissance qui n’est pas comblé.

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Un article complémentaire : « Crise d’ado : 4+1 étapes pour gérer sans conflit »

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4) Diriger notre attention sur les sentiments et les besoins de l’autre tels qu’il les a exprimés

« Te sens-tu blessé parce que tu aurais besoins que tes préférences soient mieux prises en compte ? »

Ici, au lieu de blâmer autrui pour les sentiments que nous éprouvons, nous en acceptons la responsabilité. Nous allons chercher à clarifier le besoin qui n’est pas comblé chez notre interlocuteur.

Ce qui est à l’origine du déclenchement d’un sentiment, je le répète, ce n’est pas quelque chose qu’autrui nous a dit, mais nos propres besoins insatisfaits.

Si nous exprimons nos besoins, nous augmentons nos chances qu’ils soient satisfaits. Le fait de les exprimer, montre que nous leur accordons de la valeur. Car si nous n’accordons pas de valeur à nos besoins, nos ados n’en accorderont pas non plus.

Exemples :

« Je suis en colère quand tu dis cela, car j’ai besoin de respect et j’entends tes paroles comme une insulte »
« Je suis irrité quand tu laisses traîner la vaisselle dans l’évier, parce que j’ai besoin que l’endroit soit accessible pour préparer à manger »
« Quant tu n’as pas tenu ta promesse, j’ai été déçue parce que j’aimerais pouvoir compter sur ta parole »

5) Demander ce qui contribuerait à notre bien-être (4ème composante)

Lorsque nos besoins ne sont pas satisfaits tout de suite après avoir exprimé nos observations, nos sentiments et nos désirs, nous formulerons une demande spécifique : nous demanderons des actes précis et concrets qui pourraient combler nos besoins.

Nous allons voir comment le faire de telle façon qu’autrui prenne plaisir à répondre à nos demandes.

En tout premier lieu, nous demanderons ce que nous voulons et non ce que nous ne voulons pas :

« Je ne veux pas que tu laisses ta chambre en désordre » devient « J’aimerais que tu ranges ta chambre ».

La formulation doit comporter un langage d’action positif.

Les demandes formulées dans un langage d’action clair, positif et concret doivent en plus être précises.

Un père à son fils :

« Je veux que tu deviennes un peu plus responsable »

Le mot « responsable » est vague, le père à sa définition de la responsabilité qui n’est pas forcément la même que celle du fils.

Demande correcte :

« Lorsque que tu rentres d’un match de foot, je veux que tu nettoies tes affaires avant d’aller prendre ta douche »

Notre ado peut ne pas comprendre ce que nous attendons de lui ou d’elle lorsque nous exprimons uniquement nos sentiments.

Une maman à son fils :

« Je suis contrariée que tu n’aies pas encore mis la table »

Dans son esprit, il peut être évident qu’elle lui demande d’arrêter la console de jeu et d’aller mettre la table, mais l’enfant peut penser qu’elle ne cherchait par ces paroles qu’à le culpabiliser.

Pour être certain que la demande que nous avons émise est bien celle qui a été reçue, demandons à notre enfant de nous la restituer.

Lorsque le message est restitué, pensez à remercier.

Après avoir exprimé nos sentiments et nos besoins, nous sommes tentés parfois, de savoir ce que ressent notre ado : « J’aimerais que tu me partages tes sentiments au sujet de ce que je viens de te dire », ce qu’il ou elle pense : « J’aimerais savoir ce que tu pense de ce que je viens de te dire », et s’il ou elle est disposé(e) à entreprendre une action spécifique :

« J’aimerais que tu me dises si tu es d’accord pour aider ton frère à réparer son vélo »

L’objectif de la CNV n’est pas de changer notre ado et faire en sorte qu’ils fassent tout ce que nous voulons. C’est plutôt d’établir une relation fondée sur la sincérité et l’empathie qui, au bout du compte satisferont les besoins de chacun.

Plusieurs parties de cet article sont tirées du livre de Marshall B.Rosenberg Les mots sont des fenêtres (ou bien se sont des murs) – Initiation à la Communication Non Violente

Je vous invite chaleureusement à le lire car il approfondit les outils et les concepts que je vous ai présentés ainsi que d’autres composantes primordiales à la maîtrise de la CNV (le pouvoir de l’empathie, expression saine de la colère, l’usage de la force dans un but de protection, la punition, l’expression de la reconnaissance).

Un livre, non pas à lire mais à étudier, et qui vous aidera j’en suis convaincu, à tendre vers une relation épanouie avec votre ado.

Pour vous remercier de votre lecture, vous pouvez participer gratuitement à un « Mini Coaching » avec votre ado, pour surmonter ses difficultés et trouver des méthodes adaptées …

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