Etre et vivre en conscience, dans l’instant, voilà ce que j’apprends de mes enfants et ce que nous a apporté (à moi plus qu’à eux, si je veux être honnête) la découverte des méditations et des exercices de méditations extraits du livre « Calme et attentif comme une grenouille ».
Moi qui ai toujours eu des difficultés avec ma fabrique à pensées. Pourtant c’est pas à défaut d’avoir cherché des solutions, d’avoir tenté des trucs et autres astuces depuis un sacré bout de temps !
Angoisses, stress, croyances limitantes, manque de confiance, hypersensibilité, sans doute « zèbre » : voilà ce que j’ai découvert sur moi-même, au fil de mes recherches pour aider mes enfants à ne pas « subir » comme cela a longtemps été mon cas.
Je souhaitais simplement leur donner les moyens d’écouter et ressentir leurs corps. Trouver l’équilibre avec ce qui se passe dans leurs coeurs et dans leurs têtes … En fait, je me rends compte que c’est moi qui en a probablement le plus besoin !
En relisant le livre et écoutant à nouveau les méditations guidées « Calme et attentif comme une grenouille », j’ai compris la cause des difficultés que je vivais moi-même, particulièrement ces derniers temps :
Débordée, toujours en train de courir, de pallier, de réfléchir, d’organiser, de planifier je me suis perdue … Je ne parviens pas à vivre dans l’instant et en pleine conscience ! Ai-je su, un jour ?
Peut-être lorsque j’étais une enfant …
Cette phrase de la Bruyère, qu’on retrouve dans le livre est assez explicite : « Les enfants n’ont ni passé ni avenir et, ce qui ne nous arrive guère, ils jouissent du présent. »
Certes je ne suis plus une enfant et donc il est plus difficile de ressentir intensément le moment, mais c’est tout de même cette étrange sensation de « grandir trop vite » qui me revient en premier lieu : Le fait de percevoir surtout le monde et ses « dangers » !
Cependant, grâce à mes enfants et ceux que j’accueille chaque jour, je peux concrètement témoigner qu’eux disposent, de manière naturelle et spontanée, de leur pleine conscience. Cette aptitude à se rendre disponible pour l’instant vécu, ici et maintenant.
Ce sont de véritables « petits maitres » en la matière. Peu à peu, en grandisssant (comme je l’ai moi-même expérimenté), nous cessons d’utiliser cet émerveillement si précieux…
Bien entendu , il est possible de le « cultiver » une fois adulte, mais finalement, il apparait plus simple et logique de le préserver voire de le développer tout au long de la vie ?
C’est clairement la volonté affichée de l’auteure, Eline SNEL, thérapeute, qui a mis au point cette méthode. Elle s’est interrogée sur le moyen de s’apaiser et d’apprendre à se concentrer par le biais de la méditation, outil simple et efficace s’adaptant aux besoins des petits et des grands.
L’édition française a déjà 5 ans et le livre a fait le tour du monde, permettant ainsi à de nombreux enfants et leurs parents, ainsi que des professionnels de l’enfance de « partager » cette pratique de la méditation de pleine conscience … C’est notre cas.
Calme et attentif comme une grenouille : notre expérience en famille
Laissez-moi d’abord vous raconter comment on a découvert la méditation de la grenouille …
Précisément c’est la sophrologie que j’ai d’abord expérimentée, lors de mes grossesses.
La Sophrologie m’a permis de prendre toute la mesure de ce bouleversement qui s’opérait en moi, de cette vie que je portais ! J’ai réitéré à chaque grossesse, de ce fait je ne me suis jamais sentie « aussi apaisée » que lorsque j’étais enceinte (et c’est relativement paradoxal, quand on sait que nos hormones provoquent des réactions dignes des plus hautes montagnes russes).
Toutefois, tout mon corps, mon cœur, ma tête était focus sur les petits êtres humains qui grandissaient en moi … et MOI j’étais sereine, confiante en mes capacités de mettre au monde, d’accueillir et d’accompagner mes enfants ! Cela irradiait sur tous les autres domaines de vie (j’ai déménagé chaque fois et pris différents tournants importants alors que j’étais enceinte).
Sinon, le reste du temps, autant dire tout le temps (une grossesse ne durant que 9 mois, même à raison de 3, proportionnellement, ça fait pas énorme dans une vie ) je me sentais plutôt transparente, insignifiante, inutile, nulle … enfin vous avez saisi l’idée !
Je ne vous parle même pas de ce que je ressentais en tant qu’élève, même en étant « une bonne élève » … Cette crainte d’être jugée, ce manque de confiance en mes capacités … Clairement, c’est le système scolaire qui m’a « conditionnée » (même si par ailleurs, j’ai eu d’excellents enseignants la plupart du temps …)
Car trop souvent, au lieu de nous enseigner à faire confiance à nos ressentis, de nous confronter à nos erreurs pour ce qu’elles sont, à savoir, nécessaires pour apprendre et progresser, l’école nous apprend à ne plus faire confiance qu’au jugement d’un tiers. À jauger sa propre valeur à partir d’un référentiel externe (une note, une évaluation en une phrase, un compliment, notre salaire …).
Un peu comme si on jaugeait l’intelligence de différents animaux à leur capacité à grimper aux arbres (du coup les poissons et les éléphants intègrent vite qu’ils sont stupides ?!)
Et on en vient à ce que je voulais éviter à mes enfants …
D’où mon intérêt pour tout ce qui permet de « booster » la confiance et l’estime de mes Petites Pousses … Ce que je n’avais pas envisagé, au départ, c’est la remise en question que j’allais moi-même connaître ahah !
Pour en revenir aux méditations de la petite grenouille, nous avons commencé à méditer ensemble il y a plus d’un an maintenant. L’objectif initial était de diminuer les angoisses du soir de ma fille.
Nous avons utilisé les méditations du CD pour retrouver un sommeil apaisé, ou du moins, préparer notre corps et notre esprit à se détendre avant l’endormissement, c’est maintenant un de nos rituels.
La méditation du CD s’appelle d’ailleurs « Dors bien » et elle est présentée dans le livre comme l’une des premières qu’utilisait également Eline SNEL pour l’une de ses filles.
Pour nous, il y a donc cette méditation qui est récurrente mais pas que, car il y a aussi les massages, le yoga, la lecture (« les aventures du petit Yogi« ), l’E.F.T, les petites histoires de Petit Pousse, etc …
Oui on essaie pleins de choses !
On apprécie également les autres méditations pour se concentrer sur la respiration, pour se détendre avec l’exercice de la petite grenouille et du spaghetti (très simple à mettre en place avec de très jeunes enfants : allongés, les yeux fermés, on demande aux enfants de raidir tous leurs muscles pendant quelques secondes, puis de tout lâcher d’un coup … et on recommence une ou deux fois).
Il y a aussi celle de la petite lumière de l’attention, du secret de la chambre du coeur ou encore du voyage au travers du corps.
J’utilise également « Calme et attentif comme une grenouille » parfois au moment des siestes des petits qui me sont confiés dans l’exercice de ma profession. Et c’est assez efficace pour les apaiser.
Evidemment ils sont encore bien jeunes pour en saisir tout l’intérêt mais certains sont relativement réceptifs … il est souvent nécessaire tout de même que j’écourte certaines méditations qui sont trop longues pour de si jeunes enfants( moins de 3 ans). On préconise souvent cette pratique à partir de 4 ans …
Ce que j’ai appris et vraiment compris, c’est que c’est essentiel de revenir à soi pour aider de notre mieux les autres. Moi qui n’avais jamais tout à fait « réussie » à me connecter à moi-même, je suis de plus en plus « en paix » (même si la route est encore longue… on n’efface pas comme ça 38 années d’automatismes de protection !)
En fait, j’ai compris que les pensées ne s’arrêtent pas : on peut seulement cesser d’y prêter attention ou d’y attacher de l’importance, on peut (re)définir ses priorités.
Etre là, et vraiment là, ici et maintenant
Voilà l’essence de la méditation … Certes les enfants ont naturellement des aptitudes mais ce n’est pas si simple à atteindre pour l’enfant, parce que, à peine dans son lit, il peut déjà se projeter dans la possibilité de faire un cauchemar, il peut angoisser à cause du contrôle de maths du lendemain, ruminer après la dispute avec son frère …
La méditation de pleine conscience est un outil précieux pour aider nos enfants à devenir des adultes heureux demain … C’est par une pratique régulière, suffisamment ludique qu’ils apprendront petit à petit à méditer.
Utiliser la méditation avec les enfants n’est pas encore répandu et reste anecdotique (surtout en France). Alors qu’il y a de nombreux avantages à l’enseigner ou plus précisément, à l’entretenir et le développer chez les plus jeunes qui ont une vie intérieure déjà riche, authentique et profonde.
Et puis, ce n’est pas un acte purement intellectuel, au contraire ! La pleine conscience passe par le corps, et les enfants comprennent parfaitement ce langage …
On pourrait se dire également qu’ils n’en ont pas besoin, or je pense moi que les enfants d’aujourd’hui sont plus stressés et anxieux que jamais. Pris dans un tourbillon de vie ayant pour conséquence l’agitation et la dispersion (il y a une forte augmentation dans nos sociétés d’enfants présentant des troubles du comportement et de l’attention …).
Et puis, ils ont clairement les prédispositions pour cela, alors il serait dommage de s’en priver !
Je dois dire que méditer devient une nouvelle habitude que j’apprécie de plus en plus pour ce qu’elle est c’est-à-dire un moment calme de connexion à soi pour être vraiment présent, dans une ouverture bienveillante.
Méditer avec les enfants : des bienfaits scientifiquement prouvés
Les bénéfices qu’elle procure sont scientifiquement validés :
- équilibre émotionnel,
- empathie,
- capacités de résilience,
- qualité de communication et échanges,
- facilitation des apprentissages,
- accroissement de l’attention, de la concentration,
- la patience,
- la confiance
- l’acceptation …
AH l’acceptation ! C’est cela qu’il me reste encore à travailler pour ma part ! Accepter que nous vivions des choses ou situations agréables est plutôt facile ! Ce qui est moins évident c’est d’accepter qu’il y ait des choses moins agréables ou imparfaites, injustes et qu’on peut difficilement agir dessus. Enfin qu’on ne peut pas tout résoudre ou tout contrôler.
En méditation de pleine conscience, on ne fait pas « semblant », on apprend à faire une pause, à reprendre son souffle pour mieux discerner et sentir ce dont on a besoin là, sur le moment présent.
Cette présence génère des changements d’attitudes et de comportements, cela permet d’accueillir les sensations, les émotions sans devoir immédiatement y réagir et d’accueillir également celles des autres par empathie. La pleine conscience aide à acquérir plus d’humanité, à ne pas devenir uniquement des « consommateurs » et à cultiver et exercer la capacité de présence au monde, d’accepter tout à la fois, sa beauté et sa fragilité.
Offrir à nos enfants de tels moments, qu’ils transmettront ensuite à leurs propres enfants instaure un cercle vertueux du don, de liberté. Se mettre au service de soi, des autres et de la planète.
Pratiquer et vivre au côté de mes enfants, des moments de pleine conscience, c’est un des plus beaux cadeaux que l’on puisse s’offrir mutuellement. Ainsi se retrouver totalement « présent » dans des situations quotidiennes amènent de la joie et de la sérénité dans les relations et renforce le lien.
On pourrait comparer notre cerveau à une boule à neige que l’on agite … Quand nous sommes préoccupés, nous pouvons être tentés de suivre nos pensées qui vont dans tous les sens comme la neige dans la boule. Avec la méditation, on apprend à faire tomber les flocons pour que la neige ne tourbillonne plus et que tout soit calme.
C’est dur d’arrêter de penser, si je vous dis de ne pas penser au petit chaperon rouge, vous risquez immédiatement de penser à une grand-mère, au loup, à la forêt … Le rouge vous fera penser aux tomates que vous avez eues ce midi à la cantine, à une rose. Vous repenserez peut-être au manteau que vous avez perdu, à l’heure du goûter qui arrive et où vous aurez peut-être des galettes.
Nos pensées sont très présentes et la méditation vise à nous aider à comprendre que ce ne sont que des pensées et pas forcément la réalité. A la manière des nuages dans le ciel, ces pensées seront poussées par le vent, par d’autres pensées.
C’est d’autant plus important de comprendre que ce ne sont que des pensées et pas la réalité. Parfois, celles-ci sont plutôt négatives : quel enfant n’a pas un jour pensé « j’y arriverai jamais », « j’ai toujours peur », « je suis trop timide » …
Jeanne Siaud-Facchin parle de « Radio critique » qu’il faut savoir éteindre … Russ Harris, psychothérapeute installé en Australie, dit que ce ne sont que des « histoires ». En prenant conscience de ces pensées ou de ces histoires, nous apprenons à les tenir à distance et nous pouvons chacun diminuer consciemment leur fréquence.
Pour conclure, Eline SNEL dit que « Dans l’être de chaque humain, il y a un cœur qui cherche à se relier à un autre et que ceci représente l’essence de la pleine conscience. Elle ajoute que l’aspiration la plus profonde de chaque enfant est de se savoir entendu, de se sentir regardé et reconnu. Alors … tout va bien ».
Merci de m’avoir lu jusqu’ici ! Si votre Petite Pousse rencontre des difficultés à la maison ou à l’école, vous pouvez participer gratuitement à un « Mini Coaching » pour faire le point ensemble. Entrez votre mail ici pour démarrer …
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