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Pourquoi et comment accompagner les crises de l’enfant ?

par | Juil 20, 2018 | Gestion des émotions, Tous les articles

Votre vie familiale est rythmée par les crises de votre Mini Pousse ou se résume souvent en une lutte permanente pour tout ce qui le concerne ? Lors de ces crises, Vous vous sentez démuni(e), dépassé(e), impuissant(e) ?

Dites vous que vous n’êtes pas seul(e)s! Un jour, on devient parent, et on s’engage, sans véritable préparation (même si le désir d’enfant a été décidé et partagé en couple) sur un chemin inconnu et semé d’embûches : l’éducation de cet enfant.

On devient donc le premier éducateur de notre enfant et il n’existe pas de mode d’emploi, ni de recettes miracles ! De plus, il nous faudra faire le deuil de l’enfant idéal et nous résoudre à ne jamais devenir un parent parfait … (Evidemment car, vous le savez comme moi, la perfection n’existe pas)

Que vous soyez sur le chemin depuis quelques mois ou quelques années, que vous aimiez votre enfant inconditionnellement, et que vous ayez la meilleure volonté pour l’accompagner, il y a des jours où, le soir après le travail, alors que vous vous réjouissez de le retrouver, il VOUS fait une énième crise de pleurs, il pique une COLERE, ou fait un CAPRICE et pour une broutille en plus : un verre de la « mauvaise couleur », une banane coupée !crises colère enfant bébé

Le pire c’est lorsqu’il fait sa CRISE en public !

Ces crises à répétition peuvent réellement devenir une souffrance et source de conflits, sans parler de la culpabilité !

Ce n’est pas chose facile que d’accompagner les crises de colère d’un enfant qui se manifestent par des cris, hurlements, peut-être des gestes brusques, le refus de se laisser approcher ou des comportements dangereux, comme se jeter violemment sur le sol, le besoin de jeter des objets, de taper, mordre, retenir son souffle et même faire des spasmes du sanglot (cette manifestation est très impressionnante du fait que l’enfant « coupe » sa respiration un court instant…)

Tentons de comprendre ce qu’il se passe pour votre enfant, et quelles sont les choses que vous pouvez mettre en place.

Pour ce faire, intéressons nous à l’approche de M. Montessori pour laquelle, émotion et socialisation doivent aller de pair. La célèbre pédagogue n’a jamais employé le terme d’intelligence émotionnelle. Elle parlait de « grâces et courtoisies » pour définir les apprentissages permettant le développement socio-affectif de l’enfant. L’éducateur, tenant un rôle fondamental en tant que modèle faisant exemple et également en tant que guide pour l’aider à comprendre son monde émotionnel si complexe, qui parfois le surpasse.

D’abord, voyons les diverses causes et ensuite étudions quelques pistes qui vont vous aider à canaliser les moments de colère de vos enfants.

POURQUOI FAIT-IL DES CRISES ? 

(et pourquoi c’est tellement inconfortable pour Moi, Parent !)

D’abord, ces tempêtes émotionnelles résultent d’un développement normal, particulièrement à l’âge où se manifeste le besoin d’autonomie aux alentours de 18 mois.

Toutefois certains enfants ont plus tendance à faire des crises que d’autres. Cela peut être dû au fait qu’ils ont un tempérament plus affirmatif ou encore une moins grande tolérance à la frustration. Il est également observé que les crises de colère sont plus fréquentes chez les enfants qui sont moins à l’aise d’exprimer verbalement leur mécontentement.

En outre, dans notre société, nous avons tendance à valoriser les émotions « calmes ». La colère peut être perçue comme dérangeante, et difficile à accepter et à accueillir. Nous aurons tendance à la minimiser, la contenir voire tenter de l’ignorer…

Cependant, c’est un sentiment comme la joie, la tristesse ou la peur qu’il est utile d’écouter, car derrière cette émotion-écran, se cache en réalité, des choses qui ont pu être contenues et qu’il est bon de décharger, d’évacuer sous peine de les voir ressortir plus tard ou d’une autre façon !

crises colère enfant bébéC’est un processus issu de nos réflexes archaïques, hérité de nos lointains ancêtres et qui restent ancré en nous pour nous signaler un danger, ou que nos besoins sont insatisfaits (au passage, c’est valable autant pour les enfants que les adultes)

La différence se situe au niveau de la maturation du cerveau, qui ne se termine pas avant 25 ans ! c’est pourquoi, un enfant est incapable de rationaliser ce qui a provoqué sa colère du fait de son immaturité cérébrale.

Ce seront également, nos expériences, notre histoire personnelle, notre degré de stress ou de fatigue, notre propre façon d ‘avoir « géré » ou d’accueillir nos colères (celles d’aujourd’hui mais aussi et surtout, celles durant notre enfance), qui nous permettra de « traverser » plus ou moins facilement celles de nos enfants.

Les crises surviennent ainsi souvent lorsque votre Mini Pousse :

  • ne peut pas faire ce qu’il souhaite, se sent offensé
  • doit faire quelque chose dont il n’a pas envie, dont il ne comprend pas le sens ou l’intérêt
  • est dépassé par un sentiment d’impuissance, de frustration, d’anxiété ou même de peur
  • est fatigué, a faim, est excité ou ne se sent pas bien
  • ne réussit pas à faire quelque chose qu’il souhaite accomplir tout seul
  • manque de mots pour s’exprimer
  • a découvert par expérience qu’une crise lui permet d’obtenir ce qu’il désire
  • souhaite avoir de l’attention, peut-être parce qu’il se sent tenu à l’écart, ignoré ou seul

On confond bien souvent émotions et sentiments : les émotions sont un processus de décharge physiologique brève, permettant de soulager l’individu sur le court terme. Par exemple pour la peur, la décharge émotionnelle se fait par les tremblements ou de la transpiration.

Cette décharge d’émotions est souvent nécessaire pour « guérir » et se « nettoyer » des sensations et tensions désagréables.

En outre, pour qu’une décharge émotionnelle soit possible, il faut qu’une personne puisse écouter et accueillir tout cela, et ainsi laisser évacuer les émotions pour faire place nette. Quand une personne connaît un moment de détresse émotionnelle, quelque soit son âge, elle n’a pas besoin d’un accord ou d’un désaccord, elle a besoin que quelqu’un reconnaisse ce qu’elle est en train de vivre, qu’on fasse preuve d’empathie à son égard.

Ainsi lorsqu’un enfant exprime de la colère, il y a une situation en lui ou dans son univers que nous devons découvrir et comprendre. M. Montessori disait que c’est une énigme à résoudre.

COMMENT ACCOMPAGNER LES CRISES DE VOTRE ENFANT ?

On comprend bien que pour un tout-petit, les crises sont souvent une façon de réagir lorsqu’il se sent dépassé par l’intensité de ses sentiments ou de ses besoins, et qu’il n’arrive pas à les exprimer car mettre des mots sur ses émotions et ses sensations est difficile et demande de la pratique et des encouragements.

Tout au long de la journée, physiologiquement et physiquement, il a accumulé et ressent des tensions dans tout le corps qui ont besoin de sortir, de s’évacuer. Pour un enfant, une frustration, tel qu’un biscuit cassé, pourra être une occasion à saisir pour décharger.

Ainsi la priorité est de faire « redescendre » la pression. Vous êtes sa figure d’attachement, il se sent suffisamment en sécurité prés de vous pour vous confier ses émotions. Il se sent écouté, accueilli, compris, aimé …

Plus facile à dire qu’à faire direz-vous! Alors concrètement, on fait comment pour gérer une crise ou une colère ?

Au moment de la crise, vous pouvez aider votre Mini Pousse :

  • En le « contenant » si possible ou en allant vous mettre à l’écart avec lui (une étreinte, pour lui permettre de rétablir rapidement un sentiment de sécurité et éviter les regards d’autrui parfois déstabilisants) si votre enfant est en sécurité, vous pouvez aussi vous éloigner un peu tout en restant assez proche et lui dire que vous êtes là pour l’aider à traverser ce moment difficile.
  • Proposer un câlin en ouvrant les mains « pour accueillir » l’émotion (il faut environ 7 secondes pour que l’hormone du bien-être, l’ocytocine soit libérée)
  • En nommant ou en faisant le signe qui semble correspondre à son émotion (outil CNV ou communication gestuelle, voir cet article)
  • En respirant (exercices de sophrologie ou de yoga)
  • En utilisant des cartes ou une roue des émotions (cliquez ici pour la télécharger)
  • Compter jusqu’à 10, regarder une bouteille « apaisante » avec des paillettes ou une lampe à lave 
  • L’encourager à « décharger » de manière acceptable (en criant ou tapant dans un coussin, en dessinant, en déchirant du papier, en claquant du papier bulle, en riant très fort, en dansant ou chantant …)

Même si les crises font partie du développement normal des enfants, vous pouvez aider votre Mini Pousse à en réduire la fréquence et l’intensité. Rappelez-vous toutefois qu’il n’est pas possible de les empêcher toutes !

Faites un pas à la fois, choisissez ou discutez après la crise, pendant un moment calme de ce qu’il propose ou de ce que vous lui proposez pour l’accompagner au mieux en cas de récidive. Concentrez-vous sur une seule chose à changer dans un premier temps. Dans un esprit montessorien, vous pouvez aussi lui aménager un endroit cosy où il pourra « finir » de redescendre en douceur de son émotion, en se posant de lui- même au calme s’il en ressent le besoin.

Faites vous confiance et ayez confiance en votre enfant, il souhaite, tout autant que vous, améliorer la situation. Expliquez-lui votre ressenti, verbalisez vos propres émotions lorsqu’il y a eu une crise … Avancez doucement, ensemble pour trouver vos propres solutions, celles qui conviendront le mieux à votre relation unique.

Voici quelques astuces …

Pour prévenir une crise ou une colère :

  • Observer votre enfant, proposez lui des jeux et activités qui correspondent à ses capacités ( vous pouvez vous inspirer de la pédagogie Montessori comme nous le voyons ici)
  • Etablir des routines notamment pour répondre à ses besoins de base (sommeil, alimentation…)
  • Détourner son attention, le rediriger vers une autre source d’intérêt
  • Proposez lui de participer, confiez lui des missions (choisir les fruits avec vous, tenir un sac, verser les pâtes lorsque vous cuisinez …)
  • Montrez lui l’exemple et ses neurones-miroirs feront le reste !

Pour finir, je vous partage une de mes petites victoires avec mon petit de 3 ans (toutes les solutions que je vous propose sont issues de ce que j’expérimente au quotidien avec mes propres enfants et ceux qui me sont confiés dans le cadre de ma profession d’assistante maternelle …).crises colère enfant bébé

Mon enfant est entré, depuis un certain temps déjà dans une phase d’affirmation de sa personnalité, et j’essuie régulièrement, moi sa maman (et l’une de ses figures d’attachement principales) nombreuses de ses tempêtes émotionnelles quotidiennes que je tente « d’affronter » en bon capitaine et en gardant le cap !

La dernière en date, pas plus tard qu’hier, il est entré… en crise ! (et oui !).

La cause : on prépare un gâteau, il cuisine avec moi, et au moment de mettre le sucre, il ne voulait pas, non seulement il avait goûté une petite cuillère (un bon cuisinier, goûte toujours ses préparations, n’est ce pas) sauf que non content de goûter, je pense qu’il aurait aimé poursuivre la dégustation ( je ne l’avais pas vu venir…)

En un quart de seconde, il commence à crier, à me taper … Je me dégage, lui tient le bras, tout en lui disant STOP ! puis « AÏE » !  (Ou l’inverse).

Puis je signe le mot « colère » en verbalisant « Tu sembles en colère et frustré » il pleure en disant oui et j’ouvre alors mes mains en lui proposant un câlin, je lui explique que je comprends son envie de manger du sucre, parce qu’il aime le goût sucré et en même temps que l’on a besoin de sucre pour terminer notre gâteau. Je lui répète surtout que je n’aime pas recevoir des coups, que je préfère quand ses mains font des caresses, je lui dit aussi que je comprends qu’il soit en colère, qu’il en a le droit et que je suis là pour écouter ses émotions.

Lorsqu’il essaie de me taper (souvent au visage), je lui dis fermement que c’est un geste interdit, que personne ne devrait taper et s’il a besoin de décharger sa colère, il lui faut trouver un autre moyen !

Je lui donne alors un coussin… Et là, il le prend et le jette derrière le canapé (bon il aurait pu me le lancer dans ma direction mais il a volontairement détourné son geste, ce que j’interprète comme une volonté de ne pas me « blesser ») Il continue de pleurer, son corps tremble, il s’est assis un peu brutalement sur le sol. Je m’approche et reste accroupie près de lui, les mains toujours ouvertes en lui disant que je reste à côté, que j’ai peur qu’il se fasse mal en se jetant ainsi à terre et que j’ai très envie et besoin de l’aider à traverser ce moment pénible, que c’est mon rôle de maman de pouvoir l’aider ET que c’est aussi mon rôle d’établir et de faire respecter les règles.

Il prend une profonde respiration et vient se blottir dans mes bras, me réclame son doudou … Je le serre très fort, je lui donne le plus de réconfort et d’amour possible ! Il reprend ses esprits… doucement… je le sens bien, en sécurité.

En tout la crise aura duré une dizaine de minutes …

Cette fois, j’étais en bonnes conditions et disponible pour l’accompagner et j’en suis fière, malheureusement ce n’est pas toujours le cas et il y a certains comportements ou dans certain lieux où il m’est parfois difficile d’agir aussi sereinement. Et puis, je suis encore en plein travail sur l’accueil de mes propres colères.( peut être aura-t-on l’occasion d’échanger au sujet de nos moments d’émotions désagréables …)

En attendant, moi, comme mes enfants, apprenons de nos essais/erreurs et je me répète souvent qu’il n’est pas nécessaire que tout se passe parfaitement bien mais il est essentiel que les conditions soient suffisamment bonnes et que je fasse du mieux possible selon le contexte…

Merci de m’avoir lu jusqu’ici !

Mots-clés associés à l’article : crises – crise de colère – crise enfant – crise de bébé – enfant en crise

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