Nous avons tous, à un moment ou un autre de notre vie, traversé des périodes compliquées, ou fait face à des difficultés. Même si ces épreuves sont parfois bénéfiques et nous permettent de grandir, il peut être nécessaire lorsqu’on la traverse ou par la suite, de faire appel à une aide extérieur, à un soutien.
L’adolescence et la période la précédent sont riches en changements et en bouleversements, que ce soit aux niveaux physique et psychique. Beaucoup d’enfants et d’adolescents rencontrent des problèmes qui affectent la façon dont ils se sentent, leur comportement et la façon dont ils apprennent.
Dans ces moments-là, la thérapie est une solution pour faire face. C’est un moyen d’apporter de l’aide, d’accompagner votre enfant. En effet, si vous pensez que votre enfant a un problème et que vous n’avez pas jusqu’à aujourd’hui, trouvé une façon de le régler, il est important de consulter.
Premièrement parce que votre enfant est sûrement en souffrance, et que de plus, comme il est en plein coeur d’une période de construction de soi, la difficulté qu’il rencontre peut avoir un impact sur cette construction. Dans tous les cas, le fait que vous soyez inquiets, même si votre sentiment n’est pas fondé, ne doit en aucun cas vous faire vous sentir ridicule ou anormal.
Il faudrait juste éviter d’en arriver au point où cette inquiétude vous ronge et ait un impact sur votre santé, physique ou mentale.
Dans cet article, nous verrons dans quels cas une thérapie peut être utile à votre enfant, comment est-ce que fonctionne la thérapie pour enfants, quelques conseils par rapport à l’attitude que l’ensemble de la famille peut adopter lorsqu’un enfant est en thérapie, puis enfin, un petit conseil quant au choix du type de thérapie.
Thérapie pour enfant et ado : pourquoi et comment démarrer ?
I) Pourquoi avoir recours à la thérapie pour enfants ?
Tout d’abord, j’aimerais clarifier un point important. Dans la plupart des cas, ce n’est pas parce que vous faites appel à un thérapeute que vous avez échoué en quoi que ce soit.
Dans certains cas par exemple, il y a des choses qui ne sont pas toujours faciles à dire à ses parents, que ce soit parce que votre enfant a envie de garder une partie de sa vie privée, ou parfois à cause de l’appréhension qu’il a de l’image de lui.
Les enfant peuvent être « méfiants » à s’ouvrir devant un parent. Ils ne veulent pas les inquiéter ou risquer de blesser leurs sentiments.
De façon générale …
Avant de rentrer un petit plus dans les détails de en quoi une thérapie pourrait être utile à votre enfant, voici quelques exemples de situations pour lesquelles un thérapeute peut intervenir :
– Les problèmes de famille, dont le divorce par exemple (au passage, un article qui pourrait vous aider à comprendre ce que certains adolescents traversent lors de cette situation).
– Les problèmes scolaires qui touchent à l’apprentissage et au comportement en classe ou avec les camarades.
– La harcèlement scolaire.
– Des problèmes de santé.
– La gestion des émotions (peur, colère, tristesse suite à la perte d’un être cher, d’un déménagement…).
– L’anxiété, les angoisses, les phobies.
– L’estime de soi.
– Troubles alimentaires.
– TIC, TOC …
Pendant une séance de thérapie classique, votre enfant parle de ses problèmes et apprends à trouver des solutions, accompagné du thérapeute. Il peut ainsi mieux faire face à une situation particulière, mieux communiquer, mieux faire.
Beaucoup d’enfants rencontrent des problèmes qui ont un impact sur comment ils se sentent, pensent et se comportent. La thérapie est un moyen de les accompagner et de trouver un soutien pour les dépasser, pour améliorer la situation.
Parfois, l’idée d’initier une thérapie ne vient pas de vous parent. La demande peut venir d’un tiers, comme un docteur ou enseignant, ou même de votre enfant lui même. Il est alors important d’écouter sa demande et d’être dans l’accueil de ce qu’il vous dit !
En effet, il est important de retenir que ce qui laisse une trace n’est pas l’événement en soi, mais comment votre enfant le vit. Une unique situation n’a pas le même impact et n’est pas assimilée de la même manière chez deux individus différents.
C’est pour cela qu’il est important de ne pas minimiser les ressentis qu’exprime votre enfant. Il arrive aussi que ce soit la famille au complet qui ait besoin d’un soutien, pour apprendre à communiquer ensemble, à créer des liens sains par exemple.
Chez les plus jeunes …
Ce qui est fascinant, avec les plus jeunes, c’est leur flexibilité, cet avantage très utile en thérapie, cette capacité au changement qui est bien plus importante que chez les adultes.
C’est pour cela que la plupart du temps, certains troubles que l’enfant présente peuvent être résolus plus rapidement (en comparaison avec l’adulte).
Que la prise en charge thérapeutique se fasse en famille ou avec l’enfant seul, ce qui va jouer un rôle majeur est l’alliance thérapeutique, c’est-à-dire la collaboration entre patient / thérapeute (et parents s’il y a) dans le but de parvenir aux objectifs fixés.
Ce qui va donc être essentiel au »bon » déroulement d’une séance et à l’atteinte de ces objectifs, c’est la qualité de la relation entre celui ou ceux qui sont en thérapie et le thérapeute lui-même. Pour revenir à nos jeunes, c’est à cette période, entre 8 et 12 ans, une fois qu’ils ont déjà commencé à développer leurs habiletés sociales, qu’ils commencent progressivement à se construire une identité propre au sein d’un groupe.
C’est alors que commencent ces aventures dignes de Plus Belle La Vie, entre amitiés exclusives (ou non), amours consentis ou à sens unique, rejets massifs, attachements, fascination (voir idolâtrie) pour certaines figures (joueur de foot, chanteur, acteur…).
Durant cette ère parfois tumultueuse, l’enfant peut prendre ses distances par rapport aux valeurs de sa famille, et peut manifester des difficultés à respecter les règles, de l’agitation …
Peuvent alors survenir de façon plus ou moins temporaire des troubles du sommeil, des phobies … D’un point de vue du fonctionnement cognitif, le raisonnement prend le pas sur l’intuitif. On peut alors retrouver à l’école des difficultés scolaires, comme des troubles de l’attention, de la concentration, ainsi que les fameux dys (dyslexie, dyspraxie…).
Du côté de l’adolescent …
Passons à cette merveilleuse période qu’est l’adolescence. Nos ados eux sont dans une phase de construction et recherche d’identité, de transition. Ils cherchent à se différencier de leurs parents, parfois en les provoquant, et à affirmer leur propre personnalité.
C’est une étape de la vie au cours de laquelle se posent des questions parfois existentielles. Surviennent des doutes, des conflits, qui peuvent avoir un impact sur sa vie scolaire et sociale. Une thérapie peut être mise en place à ce moment comme moyen de médiation entre ado et parents par exemple.
L’adolescent va pouvoir durant la thérapie, lorsque la relation est établie de façon positive, bénéficier d’un espace sécurisé où il pourra poser des mots et déposer son trop plein d’émotions et de sensations.
D’où l’importance de la qualité de la relation avec le thérapeute. De plus, apprendre à identifier et exprimer ses sentiments aidera également à ce que votre enfant se sente plus en contrôle et développe ses compétences en communication.
II) La thérapie pour enfant ou ado, comment ça fonctionne ?
Pendant une thérapie, les enfants apprennent en jouant. Avec les plus jeunes, cela peut être un travail avec toute la famille, en dessinant, en jouant et en parlant. Pour les plus âgés et les adolescents, le thérapeute leur propose des activités et des stratégies qui sont orientées vers la ou les problématiques traitées.
Ils s’expriment à propos de leurs ressentis et viennent à bout de leurs problèmes. Le thérapeute a pour rôle d’aider votre enfant à croire en lui et à trouver ses ressources pour pouvoir exprimer son potentiel.
Comme nous l’avons dit plus tôt, il est possible que les séance se déroulent aussi en présence des parents, en fonction de l’âge de l’enfant et ce qui est abordé. Il y a aussi la possibilité que le thérapeute reçoive un ou les parents seuls, sans l’enfant, pour aborder certains points ou pour lui donner des idées ou conseils pour soutenir leur enfant à la maison.
Que se passe-t-il durant les séances de thérapie ?
Pour le premier rendez-vous, le thérapeute vous reçoit avec votre enfant en fonction de son âge. Il est à l’écoute, et pose des questions pour en apprendre plus sur votre petit, cerner au mieux possible sa demande ou la vôtre (en fonction de l’âge et de ce qu’il a observé). Il vous explique enfin par quels moyens il peut vous aider.
Durant les séances suivante, voici quelques exemples de ce que pourrait faire votre enfant durant la thérapie :
– Parler, pour exprimer ses sentiments, ses ressentis. Le fait de poser des mots sur ce qu’il ressent au lieu d’être dans l’action physique, il peut ainsi agir de son mieux par la suite. Aussi, le fait d’avoir quelqu’un à son écoute, qui sait ce qu’il ressent, met l’enfant plus en confiance et peut le pousser à se mettre en action pour faire changer les choses.
– Réaliser des activités, qui est une technique utilisée par le thérapeute pour apprendre aux enfants les émotions et les différentes stratégies d’adaptation. Le jeu ou le dessin en font partie. Il y a aussi les techniques de pleine conscience et de respiration calme, pour apprendre à évacuer le stress et faire face à certaines situation qui peuvent être anxiogènes.
– Acquérir de nouvelles »compétences » ou comportements, ce qui peut passer par des jeux, où il faut par exemple attendre son tour, apprendre le contrôle de soi, être patient, suivre des consignes, écouter, partager, être persévérant, ou encore, apprendre à perdre …
– Résoudre des problèmes, surtout pour les enfants plus âgés et les adolescents. Le thérapeute va alors chercher à savoir en quoi le problème l’affecte et dans quels contextes. Ils discutent ensemble pour trouver une solution pour résoudre ce problème.
Thérapie pour enfants ou ado, combien de séances ?
À vrai dire, il n’y a pas de règles pour la durée durant laquelle votre enfant pourrait avoir besoin de suivre une thérapie. Cela dépend de plusieurs facteurs, dont les objectifs posés. Il arrive que les problèmes reliés à l’estime de soi et la perte d’un être cher prennent un peu plus de temps.
Pour ce qui est de l’anxiété, quelques séances suffiraient, puis des visites de check-up si nécessaire. Mais bon, n’oublions pas que chaque individu est unique, et évolue à sa façon et à son rythme.
Pour ce qui est de la fréquence, on compte généralement une séance par semaine ou toutes les deux semaine.
III) Quelle attitude est-ce que je peux adopter lorsque mon enfant est en thérapie, pour qu’il la vive au mieux et en tire profit au maximum ?
Tout d’abord, j’aimerais revenir sur un point important.
Pour tout parents inquiets à propos de la »stigmatisation » du fait que son enfant soit en thérapie, qu’est ce qui est le plus important ? La santé et le bien-être de votre enfant, ou alors le jugement d’autres parents ou de personnes qui ne savent absolument rien de votre situation ?
Il y a certaiens choses que vous pouvez faire pour aider votre enfant à tirer le maximum de bénéfices de la thérapie, comme par exemple :
Trouver un thérapeute avec lequel vous et votre enfant vous sentez à l’aise :
Nous faisons référence ici encore une fois à l’importance de l’alliance thérapeutique. Vous pouvez demander conseils au pédiatre ou médecin traitant par exemple, à l’équipe pédagogique qui travaille parfois en collaboration avec des thérapeutes, à votre entourage ou faire vos recherches vous-mêmes. Une fois que vous avez fait votre choix, plus qu’à prendre rendez-vous et se lancer
Être régulier aux rendez-vous et amener votre enfant à toutes les séances :
Même si ce point semble évident, le changement peut prendre du temps. Et quand cela s’étale dans le temps, on peut avoir tendance à se lasser. Il y a différents rythmes tout au long de la thérapie, il peut y avoir des séances ou beaucoup de choses se passent, et d’autres où on a l’impression de ne pas avoir progressé, voire d’être revenu en arrière. Cela fait partie du processus, il faut rester patient. Les résultats en valent la peine.
Prendre une séance avec le thérapeute de votre enfant :
Vous pourrez alors lui demander comment réagir à la maison lorsque votre enfant a un souci ou adopte un comportement particulier. Ils vous donnera les conseils les plus adaptés en fonction de la situation.
Passer du temps avec votre enfant :
Jouez, cuisinez, lisez, riez ensemble. Chaque jours, même si c’est pour seulement quelques minutes.
Être patient et « chaleureux » :
Essayez d’utiliser des mots doux, sans agressivité, même si c’est pour corriger votre enfant. Restez dans un attitude aimante, comme à votre habitude.
Des conseils direct pour nos ados
Pour les plus âgés et les adolescents, qui vont seuls en thérapie, voici quelques conseils que nous pourrions leur donner pour s’aider eux-même et vivre la thérapie au mieux :
Sois prêt à grandir :
Dis-toi « Je peux » au lieu de « Je ne peux pas », ça t’aidera à faire de ton mieux.
N’hésite pas à demander de l’aide si tu ressens que cela t’es nécessaire :
Exprime tes ressentis, tes sentiments, cela t’aidera à te sentir plus proche des personnes vers qui tu te tournes.
Fais des choses qui te plaisent dans lesquelles tu assures :
Ceci va t’aider à booster ta confiance en toi.
Reconnais tes qualités :
Que tu sois créatif, altruiste, généreux, drôle, rigoureux … Rappelle toi d’au moins une des tes qualités chaque jour. Comme ça tu incarneras le meilleur de qui tu es.
Prends du temps pour toi :
Que ce soit pour prendre soin de ton corps et de ton mental.
Eclate toi :
Être actif te permettra de te sentir plus dynamique et prêt à apprendre.
En fait, ce sont des conseils que toutes personnes pourraient suivre, pour son bien-être personnel.
IV) Quel thérapeute pour enfant choisir ?
Comme nous l’avons vu plus tôt, vous pouvez demander conseils au médecin traitant de votre enfant, à l’équipe pédagogique qui l’entoure, à votre entourage…
Ce qu’il peut être intéressant de faire, en fonction de l’âge de l’enfant et du cas de figure, c’est de lui proposer de faire des recherches lui-même sur l’approche qui lui parle le plus et qu’il aimerait expérimenter, ou alors s’il est plus jeune, de lui présenter plusieurs pratiques que vous avez sélectionnées au préalable et de voir avec lui ce qui serait le plus adapté.
Tout ceci dans l’optique que votre enfant soit acteur dans la démarche et qu’il ne le vive pas comme une punition ou quelque chose qu’on lui impose. Il sera ainsi plus enclin à aller voir le thérapeute.
Chez Petit Pousse, nous proposons un « Mini Coaching » offert pour discuter de votre situation et de la meilleure approche possible pour votre enfant, cliquez ici pour obtenir gratuitement un créneau.
Pour résumer l’utilité d’une thérapie, j’aimerais vous partager ma propre vision, en tant que thérapeute. J’envisage la thérapie comme un moyen d’aider l’autre à exprimer et à prendre conscience de son potentiel, l’accompagner pour trouver et exploiter ses ressources personnelles en laissant de côté toutes limitations inutiles.
Pour conclure, la plupart des parents ressentent qu’il est utile et rassurant que leur enfant voit un thérapeute qui le soutient, et qu’il puisse avoir un espace neutre et sécurisant dans lequel il puisse s’exprimer, progresser.
J’aimerais aussi ajouter que quelques soient les difficultés, problématiques que rencontrent votre enfant, il est important de ne pas rentrer dans le système de stigmatisation, de ne pas lui mettre une étiquette à partir de laquelle il risque de se définir, n’oublions pas qu’il est dans une période de construction.
Enfin, on trouve de plus en plus de thérapeutes ayant différentes spécialités, comme l’hypnose, l’art-thérapie, la sophrologie… qui sont des approches très intéressantes et enrichissantes.
Il existe aussi d’autres alternatives, qui peuvent avoir un effet thérapeutique sans pour autant être dans un cadre qui le suppose forcément, comme la danse ou le théâtre (qui sont aussi des moyens d’expression), en cas par exemple de manque de confiance en soi, de timidité.
Nous voilà à la fin de cet (imposant) article ! Si vous souhaitez obtenir d’autres pistes et être guidé pour aider votre enfant, vous pouvez réserver gratuitement un « Mini Coaching » juste ici …
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