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La communication bienveillante en famille : guide pratique

par | Mai 30, 2019 | Education Alternative, Gestion des émotions, Tous les articles | 0 commentaires

Qui n’a jamais rêvé de se faire obéir, de ne plus crier, d’arrêter de répéter 15 fois la même chose ?

Si le coin est la deuxième maison de votre enfant. Si vous avez tous les deux jours une extinction de voix. Si vous pleurez souvent le soir d’avoir crié, punit, répété, perdu tant d’énergie à faire autre chose que vous apporter de l’amour…

Restez dans le coin, ce qui va suivre va vous intéresser. Pour les autres, restez aussi, on ne sait jamais, ça pourrait vous plaire 😉

La communication bienveillante en famille : de la théorie à la pratique

Dans un premier temps on va faire un petit récapitulatif historique des techniques d’éducation pour savoir comment nous en sommes arrivés là aujourd’hui. Il existe une explication, une évolution claire et logique à tout ça. Pourquoi le monde de l’éducation change ? Ce n’est pas à cause d’un courant hippie qui aurait subsisté depuis les années 70, non, non !

L’education bienveillante : une construction logique et progressive

Depuis la nuit des temps on éduquait nos enfants de manière répressive. C’était ainsi.

Du moyen âge à la fin du 19 ème siècle, l’enfant était considéré comme un petit adulte.

Jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale, les règles étaient nombreuses et on ne les discutait pas. Pas le temps.communication bienveillante

La mère faisait tourner la maison, le mari travaillait pour nourrir une tripotée d’enfants (parfois plus de 10, si, si !), l’équilibre de la famille était en jeu. Et puis l’avenir des enfants étaient déjà tout tracé, les filles se marieraient et élèveraient les enfants, les garçons quant à eux feraient comme papa.

Il n’y avait pas d’ascenseur social, pas d’avenir meilleur.

L’éducation était stricte, basée sur l’humiliation et la pression. (ouais, je sais, je plombe l’ambiance !)

L’arrivée de la psychanalyse nous fait prendre conscience que les actions, les mots, les méthodes d’éducation ont des répercussions parfois désastreuses sur les enfants.

Au milieu des années 60, la constatation pointe le bout de son nez. Le modèle traditionnel est en contradiction avec les valeurs nouvelles. Il apparaît une volonté d’égalité au sein même des familles. On commence à reconnaître la subjectivité de l’enfant et l’on défend sa liberté en tant qu’être humain.

De nombreuses études voient le jour. Des recherches sont mises en place sur les bases du travail de nombreux philosophes, psychiatres et pédopsychiatres

Jean Piaget est à l’origine de beaucoup de théorie de l’éducation, de la psychologie du développement de l’enfant.

Erik Erikson étudie la théorie du développement psycho-social et constate que le rôle des parents est déterminant à chaque étapes du développement de l’enfant.

De 1960 à 1999 les naissances baissent, on s’occupe davantage de sa progéniture, les enfants sont plus souvent à la maison (fin du travail infantile par exemple). On constate une nette amélioration de la communication parents/enfants (ouf, il était temps ! Courage le meilleur reste à venir, encore un peu de patience 😉)

Les travaux de Diana Baumrind, psychologue, commencés en 1960 sur les styles parentaux vont être dépoussiérés, et approfondis pour en sortir la substantifique moelle : « Les parents démocratiques ».

Elle dira des parents démocratiques qu’ils « surveillent et communiquent des règles claires pour la conduite de leurs enfants. Ils sont assertifs mais pas envahissants ni restrictifs. Leurs méthodes disciplinaires sont encourageantes plutôt que punitives. Ils veulent que leurs enfants soient assertifs autant que socialement responsables. Qu’ils soient auto-disciplinés autant que coopératifs »

A ce moment naît un courant très controversé, qui va créer conflits et prises de position, mais cela relèvera plus de la polémique que de la contestation scientifique. Car il manque encore des études pour asseoir cette théorie.

En 1998 naît officiellement la parentalité positive avec une augmentation nette de l’amour et de la bienveillance. On se rend compte que la qualité de vie des enfants devient meilleure.

Même le conseil de l’Europe a voté le 13/12/2006 une recommandation visant à soutenir la parentalité positive.

L’incertitude quant à l’avenir de nos enfants, le souhait de leur offrir un monde et un avenir meilleur sont le terreau qui ont permis à l’éducation positive de progresser. Elle s’adapte simplement et parfaitement au monde d’aujourd’hui.

Bon là normalement, vous avez compris que la communication bienveillante n’est nullement un effet de mode mais une construction logique,  et une évolution adaptée au monde dans lequel on vit. Les sceptiques, les réfractaires sont peut-être juste un peu à la traîne car le changement effraie, l’inconnu inquiète.

Les neurosciences au service de l’education bienveillante

L’essor des neurosciences depuis le début des années 50 a considérablement aidé à la connaissance du développement du cerveau des enfants et a permis d’installer une valeur scientifique aux études qui ont été menées.communication bienveillante

Pour vous donner une idée, on sait aujourd’hui qu’une approche empathique des émotions de l’enfant par la communication bienveillante favorise l’estime de soi, l’empathie, l’entraide, la bonne gestion de ses émotions, la confiance en soi et l’autonomie.

Au contraire, « les expériences négatives récurrentes peuvent engendrer des répercussions profondes et durables sur le développement de l’enfant », comme le confirme « CPMHK » dans un de leur article.

Le stress, par exemple, endommage gravement le « câblage » cérébral car encore immature. Et c’est un cercle vicieux puisque si le cerveau de l’enfant se retrouve dans un environnement stressant (cris ou disputes notamment) cela va ralentir la maturation de son cortex préfrontal, celui-là même qui aide à réguler les émotions.

C’est le chien qui se mord la queue !

D’après Catherine Gueguen, la communication bienveillante, c’est être empathique et rien d’autre. On ne juge pas, on ne blâme pas, on accueille les émotions de l’enfant, on l’accompagne dans cette tempête émotionnelle. Jusqu’à 6 ans l’enfant ne contrôle pas ses émotions, il en est biologiquement incapable. « Quand on ne répond pas aux besoins émotionnels de l’enfant, cela génère du stress et des troubles du comportement (agitation, anxiété, déprime) et cela fabrique des adultes qui ne sauront jamais gérer leurs émotions » disait-elle dans une interview donné au site « Lesprosdelapetiteenfance.fr »

Si on veut aider nos Petites Pousses à gérer leurs émotions, à gagner en autonomie et à accroître leur confiance en eux, utilisons la communication bienveillante !

La communication bienveillante c’est simple et compliqué à la fois

Ce qui va suivre ira de soi, sera évident et en même temps vous aller vous rendre compte que dans le quotidien, quand la fatigue et le stress s’en mêle ça devient un véritable challenge.

Il nous faut nous aussi (surtout nous !) apprendre à gérer nos émotions. Nous serons alors dans la capacité d’accueillir les siennes, sans humiliations, sans jugements. Céline Alvarez, dans son livre « les lois naturelles de l’enfant« , explique « la violence verbale, les insultes, les humiliations génèrent un stress qui abîme jusqu’aux connexions impliquées dans le réseau du language ».communication bienveillante

Quand un enfant est submergé par une émotion qui le dépasse, la première chose à faire est de le rassurer par notre présence, de l’entourer de notre amour en le consolant.

« Le cerveau immature de l’enfant est donc totalement dépendant des adultes qui l’entourent.(…) Nous ne pouvons pas grandir de façon fonctionnelle et être autonome sans l’aide de l’autre »

« Quand les expériences vécues sont répétées, les connexions et les circuits cérébraux sont consolidés en 5 ou 6 mois » disaient Catherine Gueguen donc si votre Petite Pousse ne reproduit pas tout de suite ce que vous lui enseignez, ne paniquez pas, soyez patient, c’est tout-à-fait normal !

Et puis j’ai un secret à vous dire ! Peu de personnes le savent :

La communication bienveillante augmente le développement des nouveaux neurones et des connexions synaptiques. En gros, plus vous aimez votre enfant, plus vous l’entourez de votre présence et de votre respect, plus vous augmentez ses capacités d’apprentissages et sa mémoire.

Les neurones présents dans l’hippocampe foisonnent de nouvelles connexions. Ses capacités d’analyses, d’auto-contrôle se renforcent également. Les connexions dans son cortex orbitofrontal, où se traite empathie, prise de décision et sens moral, augmentent également.

Catherine Gueguen, encore elle, explique que la communication bienveillante déclenche une sécrétion d’ocytocine dans le cerveau de l’enfant. Et l’on sait qu’elle « favorise l’attachement, le lien et la confiance. (…) Que l’ocytocine enclenche la libération de dopamine, sérotonine et endorphines. La dopamine génère élan, motivation, enthousiasme, plaisir, créativité ; la sérotonine stabilise l’humeur et les endorphines suscitent un grand sentiment de bien-être ».

La communication bienveillante n’est pas une technique disciplinaire ou d’éducation mais une véritable garantie d’épanouissement.

« Un homme n’est jamais si grand que lorsqu’il est à genou pour aider un enfant » Pythagore

Alors oui dans le quotidien c’est pas facile, ça peut s’avérer très compliqué.

Ca fait plus de 3 ans que j’essaie de l’appliquer au quotidien et ça y est, j’y arrive presque à chaque fois, mais ce n’est pas arrivé du jour au lendemain. Ca été long, mon fils a quand même été au coin, il a quand même été privé de dessin animé. J’ai été fatiguée, je n’ai pas réussi à tous les coups à accueillir ses émotions de façon bienveillante mais vous savez quoi ?

Je suis restée bienveillante envers moi (enfin j’essaie le plus souvent). Je me suis permise de m’excuser auprès de mon enfant. Lui racontant ma colère, ma fatigue. Lui expliquant que, parfois, ça déborde aussi chez les grandes personnes et que je n’aurais pas dû crier. Que la prochaine fois, j’irai me calmer dans ma chambre, le temps que la tempête s’apaise et que l’on puisse à nouveau communiquer.

Comme vous le savez les enfants apprennent par mimétisme, alors si vous montrez l’exemple et bien il s’en inspirera. C’est ça qui est magique avec les enfants c’est qu’il vous regarde sans cesse et apprennent même quand vous croyiez qu’ils ne vous écoutent pas.

Du coup si cela s’avère trop dur, ne baissez pas les bras, car une action réussie, même isolée, même anecdotique, c’est toujours une de plus que pas du tout.

Concrètement, comment appliquer la communication bienveillante ?

Je ne vais pas m’attarder sur le mode d’emploi, il y en a plein partout, même sur ce site.

Mais une petite piqûre de rappel, ça ne fait jamais de mal !

On va prendre un exemple que vous pourrez décliner, je l’espère, à l’infini.

Un exemple : Votre petite Pousse a dessiné sur le mur (Mon fils m’a fait un maaaagnifique carré vert à la peinture sur un beau mur blanc il n’y a pas si longtemps !)

Pour bien communiquer avec son enfant dans un premier temps il est utile :

  • Identifier les intentions derrière chaque action, quel est le but ?

De toute évidence, il souhaitait exprimer sa créativité, le support n’est juste pas le bon. Non! Il ne cherchait pas à vous embêter, il n’y pense même pas. Il tentait peut-être d’exprimer sa créativité, de dessiner sur un nouveau support, de tester les limites …

  • Quel est le besoin qui s’exprime ?

L’attention, le partage, l’affection, le besoin d’être rassuré. Il voulait voir si vous alliez remarquer ce qu’il faisait, il voulait décorer la maison, vous faire plaisir…

  • Reconnaître son acte pour ce qu’il est sans interprétation 

On évite les « J’ai pas que ça à faire » – « Tu le fais pour m’embêter » –  « Tu fais n’importe quoi » – « Depuis quand on écrit sur les murs ? C’est interdit »

C’est interdit, certes, mais pourquoi ? Quels sont vos besoins qui ne sont pas satisfaits lorsque quelqu’un fait cela ! Il faut l’expliquer. Savoir l’expliquer aussi, et parfois ce n’est pas si simple, on se rend compte parfois du manque de pertinence des consignes.

  • Quels sont vos besoins et vos sentiments à vous et les exprimer

Par exemple, ici, exprimez votre besoin d’harmonie sur les murs communs de la maison. Ca peut être dans d’autres situations, un besoin de calme, de respect, de propreté etc…

L’erreur de base : ne pas confondre la cause de la colère et le facteur de la colère.

  • Et enfin trouver une solution ensemble pour réparer et que tout le monde soit satisfait

Là je vous laisse décider 😉

  • Y a un petit bonus super important 

Mettre en valeur son action. Ici on peut mettre en valeur ses talents artistiques.

Si on est honnête, s’il avait été sur une feuille, on l’aurait félicité pour sa dextérité ou son application. Le support et le dessin sont deux choses différentes. Nos enfants font très bien la part des choses, je vous assure. Cela ne les incite pas à recommencer mais ça les conforte dans l’idée que leurs actes ne conditionnent ni votre intérêt pour eux ni l’amour que vous leur portez. Important, non ?

Avec l’aide de la communication bienveillante voilà comment s’est passé chez nous la réponse à la création d’art rupestre de mon garçon : 😄

« Je vois que tu avais envie de dessiner et c’est très joli. Je trouve la couleur très belle et tu as bien réussi le carré, bravo ! Cependant je n’aime pas que les murs soient coloriés. Je te propose de prendre en photo ton dessin et nous l’accrocherons ensemble sur le mur si tu veux »

Une fois la photo faite, je lui ai demandé comment on pouvait faire pour que le mur redevienne blanc. C’est naturellement qu’il a proposé de nettoyer. Il était très fier de me montrer qu’il avait réussi à tout enlever et plus fier encore que j’accroche la photo à l’endroit même où se trouvait le dessin auparavant !

L’important : ne pas céder à l’agacement, la colère ou la surprise. Prendre un temps pour s’arrêter et réfléchir.

Vous pouvez retrouver d’autres exemple d’applications ici ou

Oui, la communication bienveillante n’est pas facile.

C’est plus long, ça demande des efforts, du contrôle de soi et même parfois une petite introspection mais quand on y réfléchit, on passe notre temps à leur souhaiter le meilleur, alors plutôt que de leur souhaiter, offrons-leur.

Dorothée Redval

Pour aller plus loin, voici quelques lectures proposées : « Vivre heureux avec son enfant » Catherine Gueguen, « Les lois naturelles de l’enfant » Céline Alvarez, « Une éducation bienveillante et efficace » de Laurence Dudek, « Les mots sont des fenêtres » Marshall B.Rosenberg.

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