Nous y sommes ! Nos petites pousses ont retrouvé (ou découvert, pour les Minis Pousses) les bancs de l’école !
C’est également le retour des devoirs et c’est beaucoup moins cool pour certains, sauf si on trouve du plaisir et de la motivation dans les apprentissages !
En ces temps de rentrée, je vous propose une série d’articles pour définir, comprendre, pratiquer concrètement chacune des 9 intelligences. Pour ce premier volet, ce sera l’intelligence émotionnelle.
Voici des idées et des pistes afin d’aider nos Petites Pousses à découvrir et faire fleurir chaque bourgeon de leur bouquet d’intelligences. Pour les (re)découvrir, c’est ici que ça se passe
Pour ce faire, suivez nous, mes Petites Pousses et moi, dans notre aventure du co-schooling ! (c’est le nom donné à une sorte de troisième voie entre l’instruction en famille (IEF) et la scolarisation « traditionnelle » dans un établissement scolaire).
Pour nous, le mot est venu se mettre assez tard sur notre « pratique » car en réalité, personnellement déjà et depuis toujours, j’adore apprendre ! Il était donc naturel de créer un environnement dans lequel apprendre soit un plaisir pour moi et évidemment pour mes enfants.
Les parents sont certainement les mieux placés pour pouvoir accompagner les enfants sur leur propre chemin d’apprentissage, pour les soutenir, faciliter et encourager leurs acquisitions (voici déjà 8 astuces pour mieux apprendre) et leur montrer la voie tout en partageant le plaisir d’apprendre avec eux (et oui, on apprend et on évolue tout au long de notre vie)
Dès lors qu’on est « piqué » de pédagogie, de psychologie aussi, on se retrouve très vite exposé à des tas d’idées et de propositions – parmi lesquelles il faut faire un tri.
C’est l’enfant lui-même qui doit nous aiguiller dans la bonne direction.
C’est le crédo de beaucoup de pédagogies dites alternatives dont Montessori, que j’affectionne particulièrement, ainsi que la pédagogie Freinet, Waldorf Steiner ou Reggio, qui rend l’enfant acteur et pleinement responsable de son savoir et qui exacerbe sa créativité.
Permettre à l’enfant de voir le monde pour ce qu’il est : un terrain de découvertes inépuisables qui propose un éventail « d’ateliers ». L’important est de « vivre le monde », et que nos Petites Pousses développent (certes inconsciemment) une conception de l’apprentissage qui déborde et dépasse celle qui se construit à l’école.
Arrête-t-on d’apprendre lorsque la sonnerie retentit ?!
On peut sans doute décrocher d’un parcours scolaire, mais on ne peut décrocher de la vie.
Développer la soif de savoir : aimer apprendre et apprendre ce qu’on aime, naturellement, par plaisir et pour notre plus grand plaisir et en toute occasion.
Être vivant, c’est construire des outils et des compétences pour réfléchir, créer et produire dans notre siècle. Etre vivant, c’est s’adapter, c’est apprendre. Vivre et Apprendre sont synonymes !
Pour ma part, je ne vois pas dire à mes enfants qui s’interrogent, posent des questions (parfois embarrassantes, j’avoue), qu’ils verront tel chapitre à un moment (peut-être ?) de leur cursus scolaire …
Je préfère répondre et/ou pousser leur curiosité en les accompagnant afin qu’ils aillent rechercher de façon pertinente l’information qui permettra d’assouvir leur volonté intrinsèque d’apprendre ou leur proposer de faire de nouvelles découvertes, d’explorer de nouvelles pistes, d’élargir leur horizon et vous l’aurez compris en s’appuyant sur leurs intelligences prédominantes et en leur offrant la possibilité de développer les autres.
Toutefois, comme le décrit, Catherine Dumonteil-Kremer dans son livre « Une nouvelle autorité sans punition ni fessée », Pour certains enfants, l’école peut être génératrice de tensions, d’impuissance et de manque de confiance en soi et en ses intelligences…
Au début du XXe siècle, Adolphe Ferrière explique : « … L’enfant aime être au contact de la nature, on le parque dans des salles closes. L’enfant aime bouger, on l’oblige à se tenir presque immobile. Il aime manipuler des objets, on le met en contact avec des idées. Il voudrait raisonner, on lui demande de mémoriser […] »
Un siècle après ce constat, je suis désolée de constater que globalement rien ne change vraiment à l’école et je ne suis pas la seule à le regretter (vous ne seriez pas en train de lire cet article, sinon)
Pour ma part, ayant été plutôt du côté des « bons éléments », cela m’a néanmoins affectée
personnellement au cours de ma scolarité. Je voulais d’ailleurs devenir enseignante afin de « pallier » à ceci, l’éducation nationale n’a finalement pas voulue de moi ! Un signe sans doute …
Vouloir être « parfait » et même si en apparence c’est le cas, cela dissimule souvent une véritable souffrance (je perle en connaissance de cause).
Alors selon moi, pour éviter l’écueil de « l’échec scolaire », c’est une évidence de CO-schooler ! De CO-éduquer pour encourager la curiosité et l’apprentissage à chaque étape de la vie.
Pour leur permettre de se rendre compte que leur valeur, que la valeur d’une personne ne se limite pas à son carnet de notes et ainsi relativiser un peu tout ce système éducatif qui est resté figé dans une autre époque …
Pour en revenir aux intelligences multiples, nous avons vu précédemment, que « l’intelligence » a longtemps été définie et mesurée en fonction du sacro-saint QI (le quotient intellectuel). Or celui-ci ne mesure qu’une forme d’intelligence axée sur le raisonnement, la mémoire, la vitesse de traitement de données.
Et nous savons aujourd’hui que l’intelligence est multiple et l’une de ses composantes est ce qu’on appelle l’intelligence émotionnelle qui regroupe les intelligences intra et inter personnelles, et l’intelligence existentielle.
Précisons ici que les émotions ont longtemps été perçues comme des éléments négatifs, intimes, personnels qu’il convenait de cacher, mais depuis les années 1990 et les travaux de chercheurs américains, comme Daniel Goleman, les émotions sont réhabilitées, étudiées.
Aujourd’hui, l’intelligence émotionnelle est même considérée comme un axe important d’épanouissement personnel et de développement de ses relations avec les autres.
Avec l’avancée et les découvertes des neurosciences, on prend de plus en plus la mesure de cette part de l’humain et on la quantifie par le biais du QE (quotient émotionnel) qui vient compléter de plus en plus les tests de QI, notamment pour les enfants dits HP (hauts potentiels), appelés encore les « zèbres »
Au regard de toutes ses découvertes, des divers courants et travaux de nombreux pédagogues qui revendiquent et prouvent depuis plus d’un siècle qu’une éducation empreinte d’humanité est possible et préférable, on est en droit de se demander pourquoi elle n’est pas encore dispensée dans nos écoles (surtout qu’il y a des tas d’exemples chez certains de nos voisins européens qui ont fait leurs preuves)
Pour finir avec cette longue introduction (promis, c’est bientôt fini), on constate trop souvent que l’enfant, au lieu de déployer tout son potentiel à l’école, se renferme, perd progressivement son estime de sa confiance en lui…
Agissons à notre niveau pour inverser la tendance, chacun à sa façon pour tendre vers le même but, chacun au sein de notre foyer, auprès de nos Minis, Petites ou Jeunes Pousses pour améliorer dès à présent le monde.
Maintenant, découvrons plus en détail l’intelligence émotionnelle …
Les facettes de l’intelligence émotionnelle :
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L’identification de ses propres émotions (intra-personnelle) et de celles des autres (interpersonnelle) : c’est la capacité à être conscient de ses sensations, à voir comment l’autre se sent, par une perception tant verbale que non-verbale.
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La compréhension de ses émotions : c’est la capacité à interpréter la manière dont les émotions se manifestent, comment elles changent au fil de la journée, se recomposent dans le temps en fonction de circonstances extérieures ou des pensées qui traversent notre esprit.
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L’utilisation de ses émotions : c’est la capacité à s’aider de ses émotions pour résoudre un problème, guider une décision, mener une conversation, apprendre (ce qui nous intéresse particulièrement ici)
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La gestion des émotions : c’est la capacité à réguler ou plutôt à accueillir ses émotions négatives ou au contraire à tirer profit de ses émotions positives. La gestion implique également la capacité à se calmer ou à se dynamiser, à faire face aux émotions des autres et à développer la résilience.
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Nos émotions nous ouvrent à une perception, une inspiration à la spiritualité (pas nécessairement religieuse) et nous interroge sur notre existence (intelligence existentielle). C’est une façon d’être au monde, de vivre en harmonie avec la nature, de prendre conscience de notre rôle, aussi humble soit-il, et pourtant essentiel pour préserver l’équilibre.
Développer l’intelligence émotionnelle des enfants passe par :
– Avoir une bonne compréhension de soi, de l’homme en général et de leur interdépendance avec l’écosystème sociétal et naturel
– Acquérir des compétences psycho-sociales nécessaires à l’épanouissement individuel et social
– Développer la capacité d’agir en citoyen actif pour le bien commun, avoir des responsabilités
– Etre reconnaissant, faire preuve de gratitude, prendre conscience de ce qui le rend heureux
Plus particulièrement faire preuve d’intelligence intra-personnelle, c’est avoir une représentation de soi précise et fidèle et l’utiliser efficacement dans la vie quotidienne, développer une capacité à décrypter ses propres émotions, à rester ouvert à ses besoins et à ses désirs, à prendre soin de soi de son corps, son coeur et sa tête et être capable d’anticiper ses comportements en fonction de la situation pour s’adapter, en toute conscience, le mieux possible à celle-ci.
Au moyen :
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d’une éducation à la connaissance de soi
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d’une éducation au bien-être
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d’une éducation à la philosophie
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d’une éducation aux neurosciences cognitives
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d’un éveil à l’intuition
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d’une initiation au yoga, à la sophrologie ou la méditation
Quant à l’intelligence interpersonnelle ou éducation à la paix, elle nécessite la capacité à comprendre les autres et à communiquer avec eux de façon correcte et adaptée, être capable de constater les différences et nuances de tempérament, de caractère, de motifs d’action entre les personnes, savoir résoudre des problèmes liés à nos relations avec les autres. comprendre et générer des solutions valables pour les aider.
Au moyen :
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d’une éducation à la communication verbale & non-verbale
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d’une éducation à la démocratie
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d’une éducation interculturelle
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d’une éducation aux neurosciences sociales
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d’un éveil aux sagesses du monde
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d’une éducation aux religions
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d’une éducation environnementale
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d’une éducation à la citoyenneté & éco-citoyenneté
Avant tout, c’est considérer l’enfant comme un être humain à part entière, en construction. Par notre exemple et notre aide, il trouvera sa propre voie et qu’il développera son plein potentiel.
Les 4 piliers pour développer l’intelligence émotionnelle des enfants :
Développer l’intelligence émotionnelle des enfants nécessite de travailler sur chacune des 4 dimensions :
> Nommer les émotions
> Observer les comportements
> Faire preuve d’empathie
> Exprimer ses émotions
Voici comment ça se passe chez nous :
J’adopte personnellement une démarche largement inpirée de la pédagogie Montessori, mais pas que :
- Mettre en place une « ambiance », un environnement propice aux apprentissages (quelqu’ils soient) et un climat de confiance et de respect qui les invite à s’exprimer et agir librement dans un cadre préalablement établi et défini le plus souvent possible en collaboration avec eux.
- Présenter, c’est à dire aussi bien proposer du matériel, une activité, leur confier une tâche, une mission, une responsabilité ou répondre à leurs sollicitations, leurs questions, leurs envies selon leur intérêt du moment ou selon mes observations
- Les laisser manipuler, explorer, exploiter tous les aspects tant que c’est fait avec soin et respect
- Ne pas faire à leur place (s’ils me sollicitent, les amener par des questions, un échange à trouver par eux mêmes)
- Les encourager et utiliser le compliment descriptif (je vois que tu as fait preuve de concentration et d’application…) sans émettre un jugement de valeur (je me bats encore contre ma tendance naturelle à acquiescer d’un automatique « c’est bien » trop connoté) alors quand j’anticipe suffisamment et m’en rend compte je préfères dire « Et toi ? Es-tu fier de ce que tu as réalisé ? »
- Leur demander leur ressenti, ce qu’ils ont aimé ou pas et pour quelles raisons (pour les plus jeunes, faire des propositions, encore sur le mode descriptif en fonction de ce que vous avez observé, j’ai remarqué que tu avais beaucoup utilisé ce matériel, fait ceci… qu’est ce qui t’a plu ?)
Je précise d’abord qu’il existe des tas de supports ludiques et très bien conçus. (livres, roues, cartes, films, courts-métrages etc.) que nous utilisons parfois, mais la plupart du temps, nous préférons construire nos propres supports et nos outils personnalisés en s’inspirant de nos recherches et découvertes.
Ou alors, par manque de temps, on utilise ceux directement téléchargeables et gratuits donc, en s’assurant toujours au préalable qu’ils nous correspondent et reprennent les valeurs de notre famille, ainsi on développe la créativité !
Une autre recommandation, restez indulgent et faites preuve de bienveillance envers vous même ! Nos enfants savent mieux que quiconque nous titiller et faire appel à nos émotions, alors le plus important est de rester le plus authentique possible.
Ne vous forcez pas à dire ou faire quelque chose qui ne correspond pas à vos valeurs, mais simplement gardez en tête que vous êtes face à un individu, petit certes, mais qui mérite tout le respect et la considération que vous lui portez.
Il vaut mieux avouer que vous ne savez pas car vous êtes aussi en apprentissage, que vous pouvez faire des erreurs aussi.
1/ Nommer les émotions
C’est d’abord les connaître. Il y en a 5 que l’on retrouve universellement :
– la peur
– la colère
– la tristesse
– le dégoût
– la joie
Les connaître et les reconnaître, les mimer, les exprimer verbalement ou grâce à la communication gestuelle, la CNV (…) : il existe un tas de moyens de parler des émotions aux enfants et ils sont très réceptifs puisque naturellement emphatiques.
Ils « absorbent » littéralement » ce qui les entoure (ce qui est à la fois un merveilleux atout pour apprendre et une source de difficultés, de stress, car leur immaturité cérébrale les empêche de raisonner, de prendre du recul).
Ils sont donc confrontés à leurs sensations et émotions à l’état brut, sans filtre, et cela peut générer une confusion entre leurs propres sentiments et ceux des autres, encore plus face à leur figure d’attachement.
2/ Observer les comportements
Dissocier le comportement de l’identité de la personne (adulte ou enfant) est indispensable.
Un comportement inapproprié masque bien souvent un besoin non satisfait, mais ne remet en aucun cas en cause l’intégrité de la personne ayant ce comportement.
De plus, la perception de chacun étant différente et qui plus est changeante au cours du temps, de la journée, de l’heure, de l’environnement et de ce qu’on vit …
Comment alors peut-on « juger » de l’attitude de quelqu’un ?
En outre, il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises émotions. Un état émotionnel, quelqu’il soit, est le signal qu’un élément à changer dans notre environnement provoquant une alarme qui induira une réaction, propre à chacun.
3/ Faire preuve d’empathie
Parfois, on a simplement besoin que quelqu’un reconnaisse sincèrement ce qu’on est en train de vivre et éventuellement nous prenne dans ses bras, le pouvoir du « hug » (câlins), à condition d’être consentant n’est ce pas ? On n’impose jamais rien, certains enfants n’aiment pas le contact physique.
Voilà pour moi la meilleure définition de l’empathie : une présence rassurante, respectueuse qui s’adapte à la personne et à la situation.
Bien sûr, il est terriblement difficile de voir un enfant, le sien de surcroît, en proie à des émotions fortes (qui n’a jamais employé le « c’est pas grave » ? Je plaide coupable également …). Seulement, en minimisant ou en ignorant trop souvent ce que nos enfants ressentent, on les dépossède de leurs propres sensations et la conséquence qui en découle … A votre avis ?
Et bien, ils s’endurcissent, voire se coupent de leurs propres émotions et cela persiste à l’âge adulte.
4/ Exprimer ses émotions
Reconnaître et exprimer ses émotions, c’est une première étape, il convient également de les accueillir et d’accepter de se laisser traverser pour les laisser s’en aller …
Opposer une résistance, ignorer, camoufler, étouffer les émotions n’aura d’autre effet que de la faire réapparaître, plus intensément la fois suivante, mais elle ressortira d’une manière ou d’une autre (dépression, maladie …)
Et c’est déjà tellement compliqué pour nous adultes, dont le cerveau est mature, alors, lorsqu’un enfant est isolé lorsqu’il connaît une émotion intense et qu’on lui demande de « réfléchir » et bien il en est incapable. Il n’a donc plus qu’une seule alternative : se couper de son émotion avec les conséquences évoquées plus haut et on entretient le cercle vicieux …
Accompagner, montrer comment exprimer, reste l’option la plus saine pour faire émerger la résilience et pour s’armer en cas de récidive de grosses tempêtes émotionnelles chez votre Petite Pousse. (des astuces ici, là et encore ici).
C’est pourquoi, la plupart du temps, c’est un travail sur nos propres émotions qu’il s’agit d’effectuer. tout simplement, exprimer ce qu’on ressent de la manière la plus acceptable pour nous et eux. Notre exemple sera le modèle qu’ils reproduiront inconsciemment.
En conclusion, les émotions apportent de multiples informations qu’il serait dommage de ne pas exploiter. Elles sont une précieuse source d’inspiration, de motivation et de créativité.
Mieux connaître ses émotions, les identifier et les autoriser à s’exprimer vous permet d’être plus sensible à ce qui se passe en vous. C’est une ouverture et un regard sur soi et sur le monde différent de la logique, du raisonnement.
N’hésitez pas à les exprimer et à laisser vos Petites Pousses les exprimer de différentes manières (écriture, dessin, musique, danse…) et notamment de la façon qui « facilite » leur compréhension et leur apprentissage.
Les émotions puisent aussi dans notre passé, nos expériences. Elles font appel à des associations d’idées, utilisent des circuits du cerveau différents.
Merci d’avoir lu cet article, j’espère vous retrouver pour la suite. Pour découvrir de nouvelles méthodes et surmonter les difficultés de votre Petite Pousse, vous pouvez participer gratuitement à un « Mini Coaching » juste ici …
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